Phil Selway, batteur de Radiohead, lance un troisième album solo tout en demi-teintes et en textures. Ses musiques sont habiles, mais ses chansons restent étrangement banales.

Il y a une dizaine d’années, lorsque Phil Selway a lancé son premier album, son univers était assez dépouillé. On le retrouvait au chant et à la guitare, dans des morceaux plus proches du folk contemporain que de la chanson rock aventureuse. On sentait toutefois une sensibilité forte et une authenticité dans ses chansons posées.

Strange Dance n’a plus rien à voir avec les débuts en solo du batteur de Radiohead : c’est un disque richement orchestré et aux atmosphères soignées. Assises sur des architectures rythmiques souvent étoffées, ses chansons se déploient avec une certaine grandeur (gracieuseté des violons), mais toujours dans des ambiances où dominent le bleu, le gris et le violet.

Il y a quelque chose de plus cinématographique sur ce troisième solo de Phil Selway. En effet, le compositeur déploie ici avec brio toute son imagination musicale, mêlant notamment timbres et textures, trouvant un équilibre souvent convaincant entre ses recherches sonores et l’envie de rester mélodique.

Or, Strange Dance laisse froid.

Parfois parce que l’arrangeur met tellement de couches qu’on en perd l’essence du morceau, mais surtout parce que Phil Selway n’est pas un interprète très engageant. Sauf sur The Other Side, où il se donne de l’espace. Son chant est, sinon, assez plat et on n’entend plus sur ce quatrième disque la fibre d’authenticité qui s’était avérée touchante sur Familial.

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Strange Dance

Indie pop

Strange Dance

Phil Selway

Bella Union

6/10