Inhaler a encore tout à prouver au moment de la sortie de son deuxième album. Plus que la moyenne des groupes rock, puisque son chanteur, Elijah Hewson, est le fils aîné de Bono. D’un côté, ça attire l’attention. De l’autre, ça ajoute de la pression.

Il est difficile de faire complètement abstraction du lien entre Inhaler et la royauté du rock. La filiation s’entend : la voix d’Elijah Hewson a un timbre et des inflexions proches de ceux de Bono (ce qui donne envie de le rebaptiser « mini-Bono »). Il serait toutefois injuste de ne pas prendre le groupe qu’il forme avec Ryan McMahon (batterie), Robert Keating (basse) et Josh Jenkinson (guitare) pour ce qu’il est, c’est-à-dire une bande de jeunes musiciens encore en train de se définir.

It Won’t Always Be Like This montrait un sens de l’accroche musicale et des envies de grandeur. Cuts & Bruises élargit la palette : en plus de mélodies soignées, on sent un travail de textures dans les guitares (Dublin in Ecstasy), une envie d’enrichir les ambiances (Now You Got Me), de sortir un peu du cadre indie-pop-rock. Inhaler montre une fois de plus son adresse, son aisance même. Sauf qu’il ne parvient pas à faire croire à autre chose qu’à son potentiel.

Il y a de bien belles promesses, en effet, dans ses chansons, mais pas encore de magie. Rien qui ne ressemble à l’indicible excitation provoquée par The Strokes ou Arctic Monkeys dès leurs premiers disques. Rien d’aussi évident que le premier Stone Roses, disque qui trône au sommet du palmarès d’Inhaler.

Elijah Hewson et ses copains semblent avoir les aptitudes et l’attitude qu’il faut pour se démarquer. Il leur reste à développer leur imagination et, surtout, leur songwriting (les textes, notamment), ce qui leur permettra peut-être de dépasser le stade des chansons rock bien faites, mais un peu banales (The Things I Do). D’ici là, on pourra voir ce dont Inhaler est capable sur scène, le 20 mars, au Théâtre Corona.

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Cuts & Bruises

Pop-Rock

Cuts & Bruises

Inhaler

Polydor / Universal

6/10