Dix ans après avoir remporté le prix de l'auteur-compositeur et le prix du public au Festival de la chanson de Granby, Jean-François Breau sera de retour ce week-end au coeur de l'évènement en tant qu'animateur des demi-finales.

Le chanteur qui passe l'été au sein de l'équipe du talk-show de Radio-Canada Les échangistes se glissera une ultime fois dans la peau du personnage qui l'a fait connaître, le temps de Don Juan symphonique sur les planches de la Maison symphonique du 12 au 16 février 2019. D'ici là, on le verra à l'animation de La guerre des clans à V tous les jours à 17 h.

Les concours de chant et les téléréalités musicales?

Pour

«On a tous eu un peu peur de ça au départ, car on ne comprenait pas bien les répercussions que ça pouvait avoir. Mais c'est une belle grande vitrine. Quand tu sors d'un gros train et qu'on te débarque à une gare, c'est à toi de faire ton chemin par la suite, et il y en a qui le font très bien. Les générations d'aujourd'hui sont plus conscientes de ce dans quoi elles embarquent et vont chercher exactement ce dont elles ont besoin là-dedans. Il reste que les téléréalités musicales sont des émissions où il faut faire un show. Mais beaucoup de talent sort de là tout de même. Ce n'est pas pour rien que le festival de la chanson de Granby en est à sa 50e édition. C'est une école de chanson, avec une concentration de formateurs et d'élèves qui veulent apprendre.»

Repartir en tournée avec Don Juan?

Contre

«J'ai fait 500 shows avec Don Juan. Je pense qu'à 40 ans, on comprend que parfois, il est bon de passer le flambeau aux artistes en train de se construire. Revisiter Don Juan avec l'OSM est différent. C'est un privilège de faire cet exercice-là. Mais partir en tournée de 100 dates, je ne crois pas. J'adore les comédies musicales et j'aimerais beaucoup en faire d'autres, cependant.»

Les collaborateurs en alternance dans les émissions télé ou radio?

Pour

«Ça ne marche pas toujours bien, mais quand on a une capitaine comme Pénélope McQuade, par exemple, je trouve que ça donne lieu à de méchantes belles discussions. On a des questionnements sur les invités que Pénélope n'aurait pas forcément, car très souvent, elle les connaît très bien. L'effet de discussion de groupe, d'échange que ça donne, je trouve ça très intéressant.»

Le mode de rétribution aux artistes des plateformes de diffusion en continu?

Contre

«Je n'achète plus de disques. Je consomme ma musique sur les plateformes de streaming comme Spotify et Apple. Mais c'est contradictoire, car je ne suis absolument pas d'accord avec la façon de rémunérer les artistes. On est archaïques, avec notre méthode pour payer les créateurs au Canada. Je trouve qu'Apple devrait payer des droits de suite comme quand on vendait des disques vierges. Notre gouvernement a la responsabilité d'imposer aux diffuseurs d'internet des lois plus strictes. On arrête de payer juste le contenant et pas le contenu. L'industrie de la musique est encore possible, mais la tarte est mal divisée. L'argent est là!»

Plus de contenu parlé sur les radios musicales?

Pour

«De plus en plus, notre façon d'écouter de la musique change. J'ai encore le réflexe d'écouter la radio. Mais c'est plus pour entendre des gens parler que pour écouter de la musique. J'aime entendre l'opinion des gens en ondes, surtout le matin ou au retour à la maison. Ça prend de la diversité, alors il faut tout de même des radios musicales. Sinon, mon téléphone est ma musique!»