Le batteur de Pink Floyd Nick Mason et de nombreux autres artistes se sont rassemblés mercredi devant le Parlement britannique pour appeler à la sauvegarde des scènes de musique au Royaume-Uni tandis que Paul McCartney leur apporté son soutien.

Environ 35% des scènes musicales ont ainsi fermé au cours de la dernière décennie, en raison de la gentrification, du prix des loyers et des changements qui bouleversent l'industrie musicale.

À Londres, ce sont plus de la moitié des 430 lieux de concert qui ont fermé leurs portes depuis 2007, à l'instar de la mythique salle de concert Astoria, close en 2009.

Un véritable drame pour Nick Mason. «Les meilleurs groupes ont appris leur métier en jouant dans de petites salles. Tu y apprends tout: la technique, le jeu de scène, à interagir avec le public», a déclaré à l'AFP le musicien, qui a apporté son soutien à un projet de loi destiné à endiguer cette épidémie de fermetures.

Le texte a également été approuvé par l'ex-Beatle Paul McCartney. «Si nous ne soutenons pas la musique à ce niveau, alors c'est le futur de la musique dans son ensemble qui est en danger», a-t-il déclaré dans un communiqué.

Le projet de loi, présenté mercredi par le député travailliste John Spellar, accorderait notamment une plus grande protection aux scènes de musique menacées par des projets immobiliers.

Ces lieux contribuent à rendre attrayants les quartiers, a déclaré à l'AFP le parlementaire. «Je veux maintenir cette vitalité», a-t-il ajouté, assurant que son texte avait reçu le soutien de parlementaires de tous bords.

Au total, une centaine de personnes se sont rassemblées mercredi devant Westminster en brandissant des pancartes «Sauvez la musique live», répondant à un appel de l'organisation UK Music, qui représente les intérêts de l'industrie musicale britannique.

Au Royaume-Uni, le secteur génère 4,5 milliards de revenus par an mais les fermetures de lieux de concert suscitent des craintes quant à la formation des futures générations d'artistes.

«Si vous êtes musicien de nos jours, les chances de gagner votre vie et de faire des disques sont minces», a souligné le chanteur folk et militant Billy Bragg, racontant que lui-même avait fait ses «premières armes» dans un club londonien.