Tous les auteurs-compositeurs vous le diront, rien ne les passionne autant que de parler de l'acte d'écrire une chanson. Voici la petite histoire des chansons finalistes au gala de l'ADISQ racontée par ceux qui les ont créées.

Paroles: Yann Perreau

Musique: Tante Blanche

Interprète: Yann Perreau

Tirée de l'album: Le fantastique des astres

L'étincelle


Le réalisateur Tante Blanche trouvait qu'il était souvent question d'oiseaux, de voyage et d'évasion dans les chansons de Yann Perreau. Il lui a donc donné un titre (J'aime les oiseaux), un beat et un riff en lui demandant d'écrire une chanson qui défoule.

«Je suis parti avec ça et j'ai écrit tout ce qui m'écoeure, qui me tracasse. Mais "j'aime les oiseaux" dans le refrain, c'est aussi une façon de dire "j'aime la vie, la beauté, ce qui m'amène ailleurs que la réalité qui est parfois désespérante"», explique Perreau.

En «dansant avec les mots, les allitérations et les rimes», il a voulu combiner le côté «abrasif mais tout en légèreté» de son idole Prévert avec l'énergie de Ça plane pour moi de Plastic Bertrand.

Le déclic

Quand Yann Perreau est retourné en studio avec son texte, la base de la chanson était déjà là. Il ne restait plus qu'à la chanter.

«La voix qu'on entend sur le disque, c'est celle de la maquette, dit-il. On a fait à peu près cinq prises dans le tapis. C'est pour ça qu'on entend l'urgence. Tante Blanche m'avait vu en spectacle et il trouvait que mon côté acteur s'entendait un peu moins sur disque. Il me disait: "Vas-y en chuchotant, vas-y en criant, vas-y en riant, vas-y à la française, vas-y maniéré." Je jouais un rôle et je ne savais même pas que la toune finirait comme ça sur le disque.»

Les doutes

L'équipe de Yann Perreau était convaincue que J'aime les oiseaux serait un succès. Pourtant, malgré 22 ans de métier, Perreau n'en était pas certain. La veille du lancement numérique de la chanson, il a vécu un grand moment d'insécurité.

«J'ai dit à ma blonde que je n'étais plus sûr, que c'était peut-être mieux de retraiter et d'en lancer un autre. Elle m'a répondu: "Es-tu malade? Ça va être parfait, ils vont le prendre."»

Oui, le public l'a pris, la radio a embarqué, le clip a fait un malheur et, en spectacle, Perreau a vu un public de tous les âges lever le poing en dansant et en chantant J'aime les oiseaux.

L'impact

Yann Perreau avait déjà connu le succès avec sa chanson Beau comme on s'aime. «Mais j'étais un songwriter un peu plus à gauche et Beau comme on s'aime plaisait à mon public cible», dit-il.

Perreau ne minimise pas l'impact du succès populaire de J'aime les oiseaux: «Tu as le vent dans le dos. Quand t'arrives dans ton show, les gens ne connaissent peut-être pas toutes tes tounes, mais il y en a une sur laquelle ils accrochent et, tant que tu ne l'as pas jouée, ils sont plus à l'écoute des autres parce qu'ils ont hâte d'entendre LA toune.»