L'oeuvre de Led Zeppelin, dont la très célèbre Stairway to Heaven, a engendré des revenus de près de 60 millions de dollars américains dans les cinq dernières années, selon un économiste qui a témoigné vendredi dans le cadre de la poursuite pour plagiat contre le groupe rock.

Les compositeurs de Stairway to Heaven - le guitariste Jimmy Page et le chanteur Robert Plant - sont accusés d'avoir copié un passage du morceau le plus connu du groupe Spirit pour le transposer dans l'introduction de leur chanson sortie en 1971 et qui est devenue le plus grand succès de Led Zeppelin.

L'économiste Michael Einhorn a dit aux jurés de la Cour fédérale de Los Angeles que les deux anciens membres de Led Zeppelin avaient reçu 58,5 millions de dollars américains depuis 2011 pour une douzaine de leurs compositions, dont Stairway to Heaven.

Michael Einhorn était le dernier témoin appelé à la barre par les plaignants, le groupe Spirit et le successeur de l'ancien guitariste Randy California. Selon eux, Led Zeppelin aurait plagié un passage du morceau instrumental Taurus.

Témoignant pour sa défense, jeudi, dans le cadre du procès pour violation de droits d'auteur, Jimmy Page s'était montré peu intéressé à comparer sa composition à l'obscure pièce instrumentale en question, du regretté Randy Wolfe, fondateur du groupe Spirit.

Jimmy Page était hésitant à comparer l'harmonie, le tempo ou la structure des deux chansons, esquivant les questions de l'avocat représentant la succession de Randy Wolfe.

Le musicien de 72 ans est entré dans la salle d'audience guitare à la main, mais a conclu son témoignage sans avoir joué une note.

Les jurés et la salle comble du tribunal de Los Angeles ont cependant pu entendre l'introduction bien connue de Stairway to Heaven. Elle n'a toutefois pas été jouée par Jimmy Page, mais bien par un expert qui a affirmé qu'il la trouvait très semblable à Taurus.

Kevin Hanson, professeur de guitare et ancien membre du groupe Huffamoose, a joué des passages des deux chansons à la guitare acoustique et affirmé qu'elles étaient quasi-identiques. En contre-interrogatoire, l'homme, qui n'a pas de diplôme d'études postsecondaires et qui n'est pas musicologue, a cependant admis qu'il pouvait facilement différencier les deux chansons.

Un autre expert appelé par la poursuite, Alexander Stewart, professeur de musique à l'Université du Vermont, a indiqué avoir constaté des similarités importantes entre les deux chansons selon cinq critères, dont la progression d'accords descendante, les notes ayant la même durée et une série d'arpèges et de paires de notes similaires.

Le témoin a reconnu que la progression d'accords descendante et d'autres éléments avaient été retrouvés dans des chansons datant d'aussi loin que les années 1600. Mais il a ajouté que parmi les quelque 65 chansons nommées par la défense pour avoir une construction semblable - dont My Funny Valentine, Michelle des Beatles et Chim Chim Cher-ee du film Mary Poppins - , aucune ne contient les cinq éléments partagés par Taurus et Stairway to Heaven.

Les demandeurs devaient conclure la présentation de leur cause vendredi, avec le témoignage de l'exécuteur testamentaire.