Le guitariste de The Police, Andy Summers, aime Sting comme un frère, mais cela ne l'empêche pas de dire ce qu'il pense vraiment de son ancien collègue dans le nouveau documentaire «Can't Stand Losing You: Surviving the Police».

Summers compare son analyse parfois dure de Sting dans le film aux critiques que l'on peut faire d'un membre de sa famille plutôt que de garder nos mauvais sentiments à l'intérieur.

«Je crois qu'au final, il y a beaucoup d'amour et de fraternité entre nous, parce que nous avons tous vécu quelque chose d'incroyable», a expliqué Summers en entrevue le jour de la première du film à New York.

Inspiré de son mémoire de 2006 One Train Later, le film raconte l'histoire de The Police - du point de vue de Summers - en commençant par la période avant sa rencontre avec Sting et le batteur Stewart Copeland, jusqu'à la dissolution du groupe et à la tournée retrouvailles de 2007-2008. Il parle des obstacles - internes et externes - que The Police a dû surmonter pour devenir l'un des groupes les plus populaires de tous les temps.

The Police est arrivé sur la scène musicale durant l'une des périodes les plus tumultueuses de l'histoire de la musique : le milieu des années 1970, à Londres.

«Si vous n'étiez pas un groupe punk, vous étiez ignorés. Nous étions certainement un faux groupe punk», a raconté le musicien.

Le guitariste a également clarifié une autre étiquette qui ne correspondait pas à la musique du groupe: «Nous n'étions pas un groupe reggae. Je déteste lorsque les gens disent : vous êtes du reggae blanc.»

Le rockeur de 72 ans attribue le succès du groupe à l'amalgame parfait de talent musical et du son unique de la voix de Sting. Il parle cependant aussi des egos gonflés créés par la popularité croissante du groupe, et affirme qu'«après quelques années de succès inégalé ensemble, la démocratie fragile est devenue une dictature».

Le réalisateur Andy Grieve a défendu le ton franc employé dans le film, jugeant qu'il voulait utiliser «une approche à la première personne» de sorte qu'il ne s'était pas inquiété de la façon dont le film serait reçu. Il a quand même été heureux lorsque Sting et Copeland l'ont approuvé.

«Ils n'avaient aucune objection, en fait. Nous avons tous fait preuve de délicatesse et Andy ne voulait pas avoir l'air de vouloir démolir Sting, donc nous avons seulement tenté d'être justes. Je crois que c'est juste», a expliqué le réalisateur.

Sting n'a pu être joint pour commenter. Il est actuellement en tournée en Europe avec Paul Simon.

Can't Stand Losing You: Surviving the Police prend l'affiche à Los Angeles vendredi et dans d'autres villes dans les prochaines semaines.