Baxter Dury, fils du rocker britannique Ian Dury décédé en 2000, s'est fait un prénom au fil des ans au point d'être aujourd'hui l'un des chouchous de la scène pop indépendante, qui devrait encore sautiller sans retenue sur son nouvel album qui sort lundi.

En 2010, son troisième album, Happy Soup, lui avait valu un succès critique qui l'avait enfin fait sortir de l'ombre de son père, dont la voix rocailleuse et la silhouette torturée par une polio contractée à l'âge de 7 ans s'étaient imposées à la fin des années 70 avec des hymnes comme le provocateur Sex and Drugs and Rock'n Roll.

«Le succès m'a donné un peu de soulagement, ce qui est bien, et m'a permis de continuer, ce qui est bien aussi», reconnaît Baxter Dury, interrogé par l'AFP lors d'un récent passage à Paris pour promouvoir son nouvel album It's a pleasure (PIAS).

«Il m'a vraiment ouvert la voie, pour me permettre de ne pas avoir peur de chanter par exemple, même si je vois quand même des différences dans ce que nous faisons», dit le musicien, âgé de 42 ans, au sujet de son père.

Flirtant parfois avec les ambiances cold wave, proches de Joy Division, mais aérant sa pop de choeurs féminins omniprésents, Baxter Dury ne cache pas l'influence d'un Serge Gainsbourg sur ses chansons acidulées.

Des chansons dont l'accès facile nous emmène vers des textes piquants, pouvant évoquer la crise de la quarantaine ou une dispute (véridique) avec une voisine.

«Je parle à propos de votre vie, c'est de la micro-politique. Si vous prenez un échantillon et que vous l'étudiez, vous pouvez avoir une idée de ce qu'est le monde de façon plus large, c'est peut-être ce que je fais», explique le chanteur.

Après le clip assez insolite du titre Pleasure, où il traverse le Millenium Bridge de Londres vêtu d'une étrange robe d'hôpital au milieu des badauds surpris, Baxter Dury rêve maintenant de musique de films. Une idée qui lui est venue, dit-il, en écoutant celle composée par le groupe écossais Mogwai pour la série Les Revenants.