Leif Vollebekk compte parmi les nombreux auteurs-compositeurs venus s'établir à Montréal pour profiter de la riche scène musicale. Pour son deuxième album, North Americana, il a travaillé avec le fameux réalisateur Howard Bilerman de l'Hotel2Tango (Coeur de pirate, Arcade Fire). Le chanteur folk a aussi visité d'autres studios à la recherche du son parfait. Carnets de voyage.

Leif Vollebekk est né à Ottawa. Il a étudié la philosophie en Islande et habite dans le Mile End depuis quatre ans. «Je voulais déménager ici pour trouver un band», explique l'auteur-compositeur bilingue.

Peu de temps après son arrivée à Montréal, l'imprésario Sandy Boutin (FMEAT, Karkwa, Simone Records) a pris le chanteur folk sous son aile. «Jouer en première partie de Karkwa et de Patrick Watson quand tu arrives à Montréal, c'est le genre de chose que tu espères.»

Avec son premier album, Inland, Vollebekk a voyagé en Europe, au Canada et aux États-Unis. Sans renier ses premières chansons, Vollebekk confie qu'elles traversaient difficilement l'épreuve du temps, soir après soir, en spectacle. «C'était des chansons très spécifiques à ce que je vivais à ce moment dans ma vie», explique-t-il.

Pour North Americana, en magasin mardi, Vollebekk a décidé d'être plus universel et «d'écrire des chansons que d'autres pourraient jouer».

Porté par sa recherche du son parfait, Vollebekk a visité plusieurs studios. «C'était par frustration. Je n'avais pas la prise que je voulais, explique-t-il en riant. Mon album préféré est Blood On The Tracks de Bob Dylan. Il a été fait deux fois et ils ont pris les meilleurs takes des deux sessions. Ça sonne vraiment bien. Il y a des chansons intimes enregistrées à New York et d'autres explosives avec le band enregistrées au Minnesota.... le mix des deux est parfait».

Le voyage est souvent plus enrichissant que l'arrivée à destination, dit-on. Comme un carnet de voyage, La Presse a invité Vollebekk à raconter les lieux qui ont servi à l'enregistrement de North Americana. Au menu: des essais, des erreurs et de belles rencontres.

Studios La Frette, en banlieue de Paris (propriété d'Olivier Bloch-Lainé, le mari de Marie-Jo Thério).

«Nous étions en train de travailler à La Frette sur le nouvel album solo de Julien Sagot (percussionniste de Karkwa). Mon band était là, car on finissait une tournée, donc on a décidé de tracker quelque chose. C'était la chanson Photographer Friend, juste piano et basse. Ça sonne bien et vieux. On a utilisé un quatre pistes [...]. Ce studio est la meilleure chose au monde. C'est comme un manoir près de la Seine avec des hauts plafonds. Ça me fait penser aux vieilles photos des Rolling Stones dans le sud de la France.»

Magic Shop, New York

«Je suis nerd et je lis tous les crédits des pochettes. Il y a un album de Ryan Adams et un autre de Sigur Rós au son incroyable pour lesquels j'avais remarqué le nom d'un ingénieur de son, Tom Gloady. Je lui ai écrit. On a booké une journée, puis je me suis fait un ami! On a enregistré plusieurs chansons, mais j'ai juste gardé At the End of The Line.»

Woodstock, État de New York

«Le réalisateur Howard Bilerman m'a dit qu'il invitait à Pop Montréal le fameux réalisateur John Simon, qui a produit le premier album de Leonard Cohen et des disques de The Band, Simon&Garfunkel et Janis Joplin. On s'est dit: pourquoi ne pas enregistrer une chanson. Donc avant Pop Montréal, on est allé à Woodstock le rencontrer pour prendre un café et parler de musique. On a essayé d'enregistrer la chanson Pallbearer Blues à l'Hotel2Tango, mais je ne l'ai pas gardée, car elle n'était pas tout à fait terminée.»

Hotel2Tango, Mile End

«J'ai enregistré cinq ou six chansons avec Howard Bilerman. Je voulais travailler avec lui depuis longtemps. J'entendais des albums enregistrés à l'Hotel2Tango. J'aimais le son direct de l'album de Lhasa, du premier d'Arcade Fire... T'as l'impression d'être dans la salle avec des micros. Il y a une transparence. Howard a un son direct. Il utilise une approche de cinéma direct avec les micros.»

Breakglass, Mile-Ex

Faute de temps dans l'horaire chargé du studio Hotel2Tango, Vollebekk a enregistré la dernière chanson A Wilfire Took Down Rosenberg au Studio Breakglass (à la frontière de la Petite Italie et de Villeray), où il avait travaillé pour son premier album. «J'ai refait une chanson, car je voulais reproduire avec Adam Kinner au saxophone la vibe d'un bar où j'allais à Reykjavík, quand j'y étudiais la philo.»

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