Amnesty International a remis jeudi à l'ambassade de Russie à Londres une pétition en faveur du groupe punk russe Pussy Riot, a constaté un photographe de l'AFP, tandis que l'ex-Beatle Paul McCartney leur a écrit une lettre de soutien.

Un des sept ou huit militants d'Amnesty présents sur les lieux a réussi à glisser la pétition, forte de 10 000 signatures selon l'organisation, à travers les grilles closes de l'ambassade à un gardien, sous les yeux de la police britannique.

Trois jeunes femmes vêtues en robes, collants et cagoules de couleurs vives, à la manière des musiciennes du groupe, étaient présentes, les poignets entravés par des chaînes et un bâillon «Libérez les Pussy Riot» sur la bouche.

L'ambassade n'avait accepté de recevoir la pétition qu'à la condition qu'elle serait remise par une personne non déguisée, a constaté ce photographe. Le tout n'a duré que quelques instants.

Par ailleurs, dans une lettre rendue publique jeudi également, Paul McCartney appelle les musiciennes à «rester fortes». Il les assure que «lui-même et beaucoup d'autres qui croient à la liberté d'expression feront tout ce qui est en leur pouvoir pour (les) soutenir, (elles) et l'idée de liberté artistique».

Il déclare «espérer très fort que les autorités russes soutiendront le principe de liberté d'expression pour tous leurs concitoyens».

D'autres musiciens comme Madonna, Sting ou Yoko Ono, la veuve de John Lennon, soutiennent également les jeunes femmes.

Les trois musiciennes sont jugées depuis fin juillet pour avoir chanté le 21 février, encagoulées, avec guitares et sonorisation, une «prière punk» contre Vladimir Poutine, dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou.

Le jugement sera rendu vendredi, alors que le procureur a requis trois ans de camp à l'encontre de ces jeunes femmes coupables selon lui de «hooliganisme» et d'«incitation à la haine religieuse».