Cinq ans après leur dernier passage à Montréal, nos dinosaures du hard rock américain revenaient célébrer avec nous quarante ans d'une tumultueuse mais fructueuse carrière jalonnée de succès, de belles femmes et de démesure. Et ils l'ont fait la pédale au tapis, les papis de Van Halen, avec Kool&The Gang en première partie!

Oh!, disons-le franchement, David Lee Roth et le clan Van Halen ne sont plus exactement sur scène la même machine de guerre qu'au faîte de leur gloire, dans les années 80. Mais les bonnes chansons étaient servies avec juste assez d'entrain...

Hier soir, Van Halen a offert un concert de bien meilleure tenue que celui de 2007. D'abord, la sonorisation était meilleure (beaucoup moins assourdissante, sans pépins de micros), mais on sentait aussi une meilleure chimie au sein du quatuor. Plus de plaisir, moins de minauderie. Mettons ça sur le compte de l'expérience, acquise non pas par les cinquantenaires sur scène, mais par le petit nouveau, Wolfgang, fils d'Eddie, bassiste qui célèbre aujourd'hui son 20e anniversaire.

La fête

On a bruyamment sonné le début de la récréation peu avant 21h, alors que, comme lors de la tournée de 1998, le groupe amorçait sa performance avec Unchained, classique éprouvé d'un album paru en 1982. Sauf que le départ canon espéré a raté sa cible. Cafouillages, emballement, Lee Roth n'était pas trop sûr de lui, et nous, de sa performance vocale. Le groupe s'est bien repris avec Running With the Devil.

Quand même, il aura fallu sept ou huit chansons avant que ça lève vraiment. Trop de chansons du récent album A Different Kind of Truth glissées trop tôt. Même la présence de Somebody Get Me a Doctor, d'Everybody Wants Some, ou de la rare The Full Bug (du cinquième album) n'ont pas suffi.

C'est bien lorsque les premières notes de Oh, Pretty Woman de Roy Orbison ont retenti que la soirée est passée à la seconde vitesse. Ajoutez à cela un chouette solo de batterie, puis la You Really Got Me des Kinks, et c'était déjà gagné à la mi-parcours. Ça a déboulé, Dance The Night Away, I'll Wait, Hot For Teacher, Beautiful Girls, on approchait ensuite de la finale avec Ice Cream Man, Panama, Ain't Talking About Love et, bien sûr, Jump au rappel.

Reste que, David Lee Roth ou un autre au microphone, on réalise qu'aujourd'hui, le spectacle, c'est Eddie, et que lui. Malgré un parcours de vie fait de hauts et de bas (une cure il y a à peine six ou sept ans), ce type-là joue encore comme un déchaîné, avec la dextérité et le flair du bon riff qui ont fait sa renommée. Juste lui sur scène, devant ses amplis, ça vaut le prix d'entrée.