En 2005, avec Waters of Nazareth et Let There Be Light, puis deux ans plus tard avec son premier album, le duo français Justice a donné un franc coup de pied à la scène électronique en y injectant une dose massive d'attitude rock.

Souvent imités, jamais égalés, Gaspard Augé et Xavier de Rosnay semblent justement ne pas vouloir faire dans l'autoparodie sur Audio, Video, Disco, un disque aussi rock qu'auparavant, mais beaucoup moins agressif et explosif. Justice troque sons de guitares électriques filtrées et rythmes cataclysmiques contre des envolées nettement plus douces, plus pop et plus vocales - quatre des dix nouvelles compositions sont chantées. Ça flaire la grandiloquence du hard rock des la fin des années 70 (On'n'On semble vaguement inspirée du Kashmir de Led Zep) et du glam métal de la décennie suivante, on dirait une déclaration d'amour, à prendre au deuxième degré. Le duo s'amuse avec une sorte de créature musicale empruntant à Moroder comme à Van Halen. Un choix esthétique suprenant en soi, mais pas particulièrement rafraîchissant, et qui a certainement moins de personnalité que les ravageurs grooves du premier album.   

À télécharger : Civilization, Helix