Marie-Josée Lord est montée sur la scène principale de la Fête de la Musique de Tremblant, dimanche soir, pour célébrer avec le groupe Quartango le mariage entre le tango et l'opéra dans Tangopéra. De Bizet a Piazzola en passant par Weill, la soprano a donné dans un répertoire des plus sensuels et rythmés, accompagnée par René Gosselin (contrebasse), Antoine Bareil (violone), Stéphane Aubion (piano), Denis Laplante (bandonéon) et Chantal Simard (percussions).

Les cinq membres de Quartango ont offert toute une performance aux plus de 1000 spectateurs qui s'étaient regroupés autour de la scène située au coeur du village piétonnier de Mont-Tremblant pour écouter de populaires airs argentins. Le groupe a plongé le public au coeur de Buenos Aires en interprétant des classiques comme Libertango de Astor Piazzola, mais aussi de nouvelles compositions comme Mafalda, titre inspiré de l'héroïne de la bande dessinée du même nom de l'artiste argentin Quino.

C'est dans une robe satinée d'un rouge flamboyant que la soprano Marie-Josée Lord les a rejoints sporadiquement, semblant ne pas vouloir éclipser la fabuleuse performance des cinq musiciens qui l'ont tout d'abord accompagnée sur Mi Buenos Aires Queridas de Carlos Gardel et Alfredo Le Pera avant d'enchaîner avec Summertime de George Gershwin, livrée avec la sensualité du tango et la puissance de la voix de la chanteuse.

Elle a ensuite interprété Yankali de Kurt Weill et la mythique Habenera de Carmen, opéra de Georges Bizet. La soirée s'est achevée avec Yo Soy Maria de Astor Piazzola et le classique Besame Mucho, point culminant de ce concert en plein air.

La qualité du son de ce spectacle extérieur est venue ajouter aux performances très réussies de Quartango et de Marie-Josée Lord qui, bien qu'ayant tenté de se faire discrète, a brillé de mille feux sur scène, offrant dans un cadre des plus romantiques une soirée qui a su ravir les amateurs de tango et d'opéra.

Une fête réussie

La Fête de la Musique de Tremblant a pris fin hier après-midi après quatre jours de festivités, où classique, jazz et musique du monde se sont côtoyés le temps de 60 concerts extérieurs gratuits. Bénéficiant de la clémence de la météo pourtant menaçante, plus de 30 000 personnes, selon les organisateurs, ont donc assisté aux prestations des artistes canadiens triés sur le volet par Angèle Dubeau. Cette 13e présentation a notamment été marquée par la participation d'Albert Millaire et Davis Joachim, du Cecilia String Quartet et du Big-Band afro-québécois Aboulaye Koné&Bolo Kan.

«Aboulaye Koné&Bolo Kan ont vraiment été un coup de coeur, non seulement parce qu'ils sont de bons musiciens, mais aussi parce qu'ils ont un charisme absolument incroyable. C'était un moment magique et pour la première fois je suis montée sur scène et je leur ai demandé: «Que faites-vous le prochain weekend de la fête du Travail? C'est une invitation officielle!» a raconté Angèle Dubeau.

Quelques remaniements sont déjà prévus en ce qui a trait aux plages horaires pour l'année prochaine. Les organisateurs souhaitent en effet présenter des concerts plus tard en soirée et aménager un espace pour inviter le public à danser.