Un avocat du docteur Conrad Murray, poursuivi pour homicide involontaire pour la mort de Michael Jackson, affirme que les problèmes financiers de la pop star l'auraient poussé au suicide, selon des documents présentés mercredi devant la justice californienne.

«L'argumentaire de la défense sera que Michael Jackson a été victime d'un acte désespéré et qu'il a pris des mesures désespérées qui ont causé sa mort», affirme Ed Chernoff dans une requête déposée devant la Cour supérieure de Los Angeles. L'avocat réclame l'accès aux dossiers financiers du «roi de la pop», qui accumulait 500 millions de dollars de dettes au moment de sa mort.

Michael Jackson est décédé le 25 juin 2009 à l'âge de 50 ans, dans sa maison de Los Angeles, d'une surdose de propofol, un puissant anesthésiant qu'il utilisait comme somnifère.

La défense de Conrad Murray, que le parquet accuse notamment d'avoir laissé le chanteur sans surveillance après lui avoir administré le propofol, avait déjà évoqué la thèse du suicide pendant les audiences préliminaires, mais sans avancer de raisons.

«Nous considérons qu'au moment de sa mort, Michael Jackson était un homme desespéré par sa situation financière», ajoute Ed Chernoff. Il se serait administré lui-même une dose létale de propofol pour mettre fin à ses jours.

Le juge de l'affaire, qui procède actuellement à la sélection du jury avant le début du procès, fixé au 9 mai, pourrait décider à la fin du mois d'avril d'accéder ou non à la requête des avocats du médecin.

Pour le procureur David Walgren, cette requête n'est qu'un artifice de la défense de Conrad Murray afin de détourner l'attention du fond du débat, à savoir la négligeance fatale du médecin.

«C'est une gesticulation d'avocats sans rapport avec le sujet, ayant pour seul but de détourner l'attention du jury», a-t-il déclaré au Los Angeles Times.

Selon l'accusation, Conrad Murray a abandonné son patient après lui avoir administré le propofol et les soins prodigués à la star ont été «très éloignés des critères requis».

Les témoins appelés à la barre pendant les audiences préliminaires avaient dressé un portrait au vitriol du praticien, le faisant apparaître tour à tour comme dissimulateur, négligent et incompétent.

Conrad Murray a toujours reconnu avoir administré du propofol au chanteur le jour de sa mort, mais à la demande expresse de la star.

Le médecin a plaidé non coupable. Il risque, en cas de condamnation, jusqu'à quatre ans de prison.