La société de spectacles Tours Concept France (TCF) et son gérant Matthieu Anton ont été mis en examen, jeudi, pour «homicides involontaires et blessures involontaires» dans l'enquête sur l'effondrement d'un chapiteau qui avait fait deux morts avant un concert de Madonna à Marseille, selon une source judiciaire qui confirme une information du quotidien La Provence.

«Il s'agit des premières mises en examen dans ce dossier. D'autres devraient suivre», précise une source proche de l'enquête.

Le juge d'instruction Pierre Philipon a également visé une série d'infractions à la législation sur le travail. Le rapport que lui avaient remis des experts en juin dernier déplorait «l'absence de formation pratique et appropriée à la sécurité des ouvriers» employés par TCF sur le site.

«Un mode opératoire aurait dû leur être imposé avec interdiction d'accès dans la zone d'évolution de la charge», précisaient les experts.

D'après ce rapport, sur les 12 moteurs qui devaient hisser le toit du chapiteau, deux étaient tombés en panne. À la place de ces moteurs, les ouvriers avaient utilisé une grue télescopique et une élingue en textile, qui s'était révélée défaillante, provoquant la chute du toit. Par ailleurs, la présence simultanée de plusieurs entreprises sur le chantier a accru les risques.

En tombant, le toit de la scène du spectacle de Madonna avait tué deux ouvriers: un Britannique, Charles Prow, et un Français, Charles Criscenzo.

L'accident, survenu le 16 juillet 2009 au stade Vélodrome, avait aussi fait 16 blessés. Le concert de Madonna avait été annulé et la chanteuse était venue peu après à Marseille pour rendre visite aux victimes. Plusieurs d'entre elles se sont constituées parties civiles dans le dossier d'instruction.