À l'issue de son second procès, le vétéran chanteur reggae et dancehall jamaïcain Buju Banton a été reconnu coupable, mardi après-midi en Floride, de trois des quatre chefs d'accusation relatifs à une tentative d'importation de cocaïne pour laquelle il a été pincé en 2009. L'avocat du chanteur, qui vient de remporter le Grammy du meilleur album reggae, portera la cause en appel.

La star jamaïcaine pourrait écoper de 20 ans de prison pour avoir été reconnue coupable de conspiration pour obtenir et distribuer plus de 5 kg de cocaïne, de tentative de posséder plus de 5 kg de cocaïne et de complicité en vue de commettre un méfait («aiding and abetting others... in the commission of a felony»). Seule l'accusation de possession illicite d'arme à feu a été rejetée.

Banton, né Mark Myrie et aussi surnommé The Gargamel, plaidait avoir été piégé par des membres de la Drug Enforcement Agency au moment de son arrestation, à l'été 2009, en compagnie de deux complices qui ont ensuite témoigné contre lui.

Un premier procès s'était terminé dans un cul-de-sac, en septembre 2010. Après trois jours de délibération, le jury en était venu à un verdict nul, forçant la tenue d'un second procès, lequel a débuté le 14 février dernier.

«L'affaire Buju» a captivé la population jamaïcaine et les amateurs de reggae du monde entier. Ces derniers jours, des fans récitaient des psaumes et priaient devant la cour de Tampa où il comparaissait pour que Dieu intervienne sur l'issue du procès. Des membres de la communauté rasta ont chanté et tambouriné sans arrêt ces derniers jours devant le studio de l'artiste, en bordure de Kingston.

Il y a 10 jours, Buju Banton remportait le Grammy du meilleur album reggae pour son disque Before the Dawn. Le 16 janvier dernier, le chanteur a donné ce qui pourrait bien être son dernier concert de la décennie devant 10 000 fans, à Miami. Ce Before the Dawn Concert réunissait une impressionnante brochette de musiciens, amis et supporteurs, dont Sean Paul, Gyptian, Sly & Robbie, Tarrus Riley, ainsi que les frères Damian et Stephen Marley.

Ces dernières années, Buju Banton était devenu la cible des groupes de défense des droits des homosexuels un peu partout dans le monde, où on appelait au boycottage de ses concerts en raison des propos violents véhiculés à travers certaines de ses chansons, dont la tristement célèbre Boom Bye Bye parue en 1988.