L'artiste belge Plastic Bertrand a reconnu mercredi qu'il n'avait pas chanté le succès de 1977 Ça plane pour moi, ni ses quatre premiers albums, tout en se dépeignant comme une victime instrumentalisée par leur véritable interprète, Lou Deprijk.

«Moi je veux bien dire que ce n'était pas ma voix, mais il faut alors aussi dire que tout cela a été monté de toutes pièces par Lou Deprijk», a-t-il déclaré au journal belge Le Soir.

M. Deprijk, qui avait produit et composé la célèbre chanson, «m'a demandé de fermer ma gueule en échange de 0,5 % des droits, en me promettant qu'il ferait avec ma voix une nouvelle version. Ce qu'il n'a jamais fait bien sûr», a assuré Plastic Bertrand.

Interrogé sur ses quatre premiers albums - publiés de 1977 à 1981 et que M. Deprijk affirme avoir également interprétés alors que Plastic Bertrand se contentait d'apporter son image en play back - le chanteur a lancé: «Mais c'est moi la victime. Je voulais chanter, mais il m'interdisait l'accès au studio».

Parmi ces quatre albums, figurent d'autres succès composés par Lou Deprijk comme Stop ou encore, Sentimental moi, Tout petit, tout petit la planète.

Affirmant en avoir «marre» de tout le bruit autour de cette affaire, Plastic Bertrand a menacé d'«attaquer à nouveau Lou Deprijk en diffamation», bien qu'il ait déjà perdu un premier procès de ce genre en France, parce qu'il avait traité d'«escroc» son ancien associé.

L'avocat de Lou Deprijk s'est félicité de son côté que Plastic Bertrand reconnaisse enfin définitivement ne pas être l'interprète de Ça plane pour moi.

«Il était temps qu'il cesse de prétendre le contraire», a déclaré Me Alexis Ewbank à l'AFP.

Il s'est par ailleurs inscrit en faux contre la prétention de Plastic Bertrand d'être au moins reconnu comme «l'interprète légal» de Ça plane pour moi, en invoquant un jugement de la cour d'appel de Bruxelles remontant à juin 2006.

Le juge ne se prononçait pas à l'époque sur ce point précis, mais se bornait à noter que c'était le nom de Plastic Bertrand qui apparaissait sur les pochettes de disque, a indiqué Me Ewbank. «Lou Deprijk est le seul interprète légal», a-t-il affirmé.

Il a rappelé qu'un expert de la voix venait de confirmer dans un rapport au tribunal de première instance de Bruxelles que c'était bien son client qui avait interprété les bandes originales de 1977.

Cette juridiction était saisie d'un différend entre M. Deprijk et la maison de disque AMC, qui détient les droits sur ces bandes.

Me Ewbank a affirmé ne pas croire à la menace de procès en diffamation brandie par Plastic Bertrand, et précisé que son client n'avait pas non plus l'intention d'attaquer ce dernier en justice.

En réponse à une question de l'AFP, l'avocat a par ailleurs «confirmé que contrairement à ce que beaucoup de médias et sites internet colportent, le single en anglais d'Elton Motello - pseudonyme de Alan Ward - Jet boy, jet girl, avec la même mélodie de Ça plane pour moi, est bien sorti plusieurs mois après celui de Plastic Bertrand».

Et que «c'est bien évidemment Lou Deprijk qui a composé et qui est crédité dans les sociétés de droits d'auteur comme le compositeur des versions dans les deux langues».