Échaudées ou tout simplement prudentes, certaines salles du centre-ville sont réticentes à accueillir des spectacles ethniques.

C'était le cas du Medley qui, jusqu'à sa récente fermeture, refusait systématiquement les concerts de kompa haïtiens, depuis la fusillade qui a eu lieu en octobre 1998, pendant le spectacle du groupe T-Vice.

Au Métropolis, on peut tolérer, pourvu que la sécurité soit accrue. «Ils sont très méfiants», confirme Ronnie Dee, animateur de l'émission Le son de la Caraïbe à CISM.

Avec 20% de sa programmation consacrés aux concerts ethniques, le Théâtre Olympia est manifestement plus généreux que ses concurrents. Mais on prend quand même soin de ne pas accepter  n'importe quoi. Si les concerts chinois et vietnamiens sont accueillis à bras ouverts, c'est moins le cas pour d'autres. «Je ne prends pas les shows de kompa, ni les concerts de reggaeton, admet le directeur de l'Olympia, Alexandre Mainville. Ce sont des shows à problèmes, qui peuvent nous amener des gangs de rue. Par contre, je suis très ouvert aux spectacles de salsa, qui ont un très bon public.»

Ces salles plus connues restent l'affaire des artistes de gros calibre. Certains, comme l'Italienne Laura Pausini, peuvent même se produire au Centre Bell formule théâtre (6000 places), comme ce fut le cas en octobre dernier. Dans le cas de groupes moins importants, les concerts se passent dans les salles de la communauté, dans les sous-sols d'église et même dans les restaurants.