Les albums de duos sont à la mode et même la musique traditionnelle s'y met: Yves Lambert, l'ex-Bottine Souriante, rencontre Éric Lapointe, Laurence Jalbert, Daniel Boucher, Lynda Thalie et d'autres artistes sur Le bal à l'huile, son 16e album.

«Certains en ont marre des duos, mais moi, je trouve que c'est une très bonne idée. Le public aime les vedettes et c'est très positif de sortir de sa zone de confort pour rencontrer d'autres artistes. Les disques se vendent moins et c'est une façon d'aller chercher un public», croit le musicien.

 

Un bal à l'huile, c'était une soirée de danse pendant laquelle il ne se dépensait rien d'autre que de l'huile pour éclairer la salle. L'idée d'Yves Lambert était de faire un album très festif, qui inviterait à la danse.

«À travers les crises économique et politique, et toute la folie de la grippe, la fête est une nécessité autant que les services d'urgence. C'est important de danser, de chanter, d'avoir du plaisir.»

Cirrhose de chansons à boire

Du plaisir, le musicien affirme en avoir eu plus que jamais en créant ce disque. Il dit aimer son métier mieux qu'au premier jour et il est résolu à chercher l'espoir, où qu'il soit.

«J'avais fait une cirrhose de chansons à boire à la fin de La Bottine Souriante. Après, je me suis tourné vers des sujets plus noirs de la création. Sept ans plus tard, je fais une rechute de chansons à boire!» dit-il en riant.

Le premier extrait de l'album d'Yves Lambert et son Bébert Orchestra s'appelle d'ailleurs L'ivrogne et le pénitent. Et c'est Éric Lapointe qui chante avec Lambert! Un collègue à eux a joué les entremetteurs... «Un jour, le téléphone a sonné; c'était Éric Lapointe... Il m'a dit: «Ça me tente de la faire, ta toune!»»

Yves Lambert a voulu se montrer accueillant pour chacun de ses invités et surtout, il a voulu qu'ils se sentent à l'aise dans cet univers musical qui est très loin du leur.

«J'ai fait du coaching avec eux. Natalie Choquette, par exemple, la musique traditionnelle est très loin de son environnement naturel. J'ai beaucoup appris sur le geste du chant dans ces rencontres, car il fallait trouver la justesse de l'émotion et de l'intention.»

Avec Lynda Thalie, c'est la rencontre de la chanson arabe et de la chanson québécoise. Les styles se marient, comme les voix. Mais Yves Lambert a l'habitude de ces fusions, il aime ces audaces, il aime prendre des libertés.

«D'ailleurs, je n'écoute pas beaucoup ce qui se fait dans mon créneau parce que je veux me garder libre. Je connais les autres, on se rencontre, il y a une belle solidarité, mais quand j'écoute de la musique pour me divertir, j'ai d'autres avenues. Ces temps-ci, je feel rock. Ça doit être Lapointe qui déteint sur moi!»