Le secret entourant les trois enfants de Michael Jackson est tel que les questions sur leur sort après la mort de leur superstar de père restent encore sans réponse. Seule certitude: une nouvelle bataille judiciaire s'annonce pour décider de leur garde, plusieurs personnes étant susceptibles de la réclamer.

Selon les experts, celle que le droit favorise le plus pour revendiquer la garde des deux premiers enfants de l'artiste est leur mère, Deborah Rowe. S'agissant du troisième, les voeux du père auront davantage de poids. On ignore pour l'heure qui Michael Jackson a désigné pour prendre soin de sa progéniture. Ces détails, vraisemblablement prévus dans le testament du défunt, n'ont pas été rendus publics.

Dans un communiqué diffusé samedi, l'avocate de Deborah Rowe, Marta Almli, a assuré que sa cliente ne pensait qu'au chagrin du clan Jackson. «Mlle Rowe souhaite que l'on épargne aux membres de la famille de Michael, et particulièrement aux enfants, de telles spéculations douloureuses et sensationnalistes, et qu'ils puissent dire au revoir en paix à leur être aimé», a-t-elle indiqué.

Selon un proche de la famille ayant requis l'anonymat, les conseillers du chanteur ont informé les Jackson de l'existence probable d'un testament. Mais le précieux document aurait été rédigé voilà plusieurs années.

De même source, on précise que les trois enfants, Michael Joseph Jackson Jr, alias Prince Michael, 12 ans, Paris Michael Katherine Jackson, 11 ans, et Prince Michael II, 7 ans, enfant né d'une mère porteuse, ont été pris en charge par la famille.

La mère biologique du petit Prince Michael II n'a jamais été identifiée. Il n'est pas exclu que cette femme se fasse connaître, mais elle a sans doute renoncé légalement à ses droits de mère, relève Stacy Phillips, avocate de Los Angeles spécialisée dans le divorce de personnalités.

Si l'on en croit l'entourage familial, Michael Jackson était un père attentif et aimant.

«C'était un père formidable», témoigne Raymone Bain, ancien porte-parole et manager de la pop star. «Ces gamins parlaient trois ou quatre langues, même le petit. Ils étaient bien élevés et gentils. Je ne peux pas les imaginer sans lui.»

Extrêmement protecteur à leur égard, le chanteur était aussi très possessif, comme en attestent ses démêlés judiciaires avec Deborah Rowe, ancienne infirmière qu'il épousa en 1996 et dont il divorça trois ans plus tard. Après avoir renoncé à ses droits parentaux, elle a engagé en 2003 une procédure pour qu'ils lui soient restitués, alors que son ex-mari était poursuivi pour actes pédophiles présumés dont il devait être finalement acquitté. Une cour d'appel s'était rangée de son côté.

Un accord amiable semble avoir été conclu en 2006 entre les deux anciens conjoints mais les termes n'ont pas été révélés, comme avaient été gardées secrètes les clauses de leur divorce.

De l'avis de Stacy Phillips, Mlle Rowe serait prioritaire pour la garde de ses enfants, si ses droits parentaux restaient intacts. Mais «cela peut encore être contesté», ajoute la juriste.

Pour obtenir gain de cause, l'ex-épouse de Michael Jackson devrait se soumettre à une évaluation visée par la justice, comme toute autre personne candidate à la garde des enfants, avec ou sans la bénédiction du défunt père.

«S'il a indiqué une préférence, elle aura une grande importance mais cela ne sera pas déterminant», avertit l'avocate Gloria Allred. «Les enfants ne sont pas une propriété, ils ne peuvent pas être légués à quelqu'un d'autre.»

Si, de l'avis général, Deborah Rowe semble la mieux placée sur ce dossier, les juges californiens prennent souvent en compte les liens affectifs qui unissent les enfants avec des personnes de leur entourage immédiat, observe Charlotte Goldberg, professeur de droit à la Loyola Law School de Los Angeles.

«Il s'agit vraiment de trouver un équilibre entre la continuité, la stabilité et la relation biologique», poursuit-elle, notant qu'un juge pourrait appuyer sa décision sur le jugement des enfants.

Sur le plan de la relation personnelle, Mlle Rowe ne part pas nécessairement gagnante dans la mesure où, même au plus fort de son bras de fer juridique avec Michael Jackson, elle avait reconnu ne pas avoir revu ses enfants depuis 2005.

Combien de fois a-t-elle pu les voir depuis que leur père était rentré à Los Angeles pour préparer sa série de 50 concerts à Londres? On ne le sait pas, tout comme on ignore le rôle que pourrait jouer l'acteur britannique Mark Lester, parrain des enfants.

Mais quelle que soit l'issue judiciaire de cette saga, celui ou celle qui obtiendra la garde des enfants ne gagnera pas automatiquement le contrôle de leur héritage, avertit Stacy Phillips.