Poires à jus, gants de boxe, spaghettis, tuyaux de toutes sortes et fusils à pétard... Non, vous n'êtes pas dans le sous-sol de votre oncle ou dans la brocante de votre quartier. Vous êtes plutôt sur scène avec l'orchestre des hommes-orchestres, qui «jouent» du Tom Waits avec tous ces objets.

La démarche du quatuor de Québec est un mélange de musique, de théâtre de rue, de bruitage, de cirque et de performance physique. «Ils jouent l'un devant l'autre, l'un par-dessus l'autre, s'échangent les voix, se mettent les doigts entre les cordes, les bâtons dans les roues, la corde au cou», dit la description du groupe, formé de Bruno Bouchard, Simon Drouin, Simon Elmaleh et Jasmin Cloutier.

«Ce projet-là est un fourre-tout, un parc, un jeu, indique Bruno Bouchard, l'homme-orchestre à l'origine du concept. On veut créer un pont entre l'art actuel et la culture populaire.»

Les quatre sont tous diplômés en musique ou en théâtre. Sur scène, ils se voient comme des «personnages grotesques de foire» dont le jeu «performatif» a pour but la recherche de sonorités qui ne sont pas nécessairement prévues, le tout créant une sorte de chorégraphie.

Parmi les objets-instruments inusités qu'ils utilisent, il y a le banjo-cuvette et le bâton de golf-casque de mototapette à mouche. Lors de leurs performances, les quatre artistes se font des surprises et se lancent des défis. «Pour chacune des pièces, il y a des éléments variables. Un objet, ça ne se pratique pas comme un violon», signale Simon Drouin.

«Nous ne sommes pas des menuisiers, mais des bricoleurs. On ne cherche pas la bonne pièce de bois. On fait ce qu'on peut avec ce qu'on a», illustre Simon Elmaleh.

«On peut ne pas aimer Tom Waits, mais aimer le spectacle, souligne Bruno Bouchard. C'est de la manipulation d'objets pour le son et l'image.»

Avec sa voix râpeuse bien à lui, Tom Waits est néanmoins un bruiteur lui aussi. «Tom Waits convient parfaitement au genre d'objets qu'on met en scène et à notre attitude, explique Bruno Bouchard. On ne se prend pas pour Tom Waits et ce n'est pas un hommage, mais on respecte les pièces et le public les reconnaît.»

Si l'orchestre des hommes-orchestres s'est d'abord fait connaître dans les bars, il s'est aussi produit au festival Voix d'Amériques et dans le cadre du 400e anniversaire de Québec. Les quatre comparses font également du théâtre de rue à bord d'un camion musical, soit un Chevrolet 1963 complètement retransformé en une sorte de machine à sons.

Cet été, les hommes-orchestres seront par ailleurs au Festival Juste pour rire et au Festival d'été de Québec.

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L'orchestre des hommes-orchestres, ce soir et demain à l'Usine C.