Cinq mois seulement après ses fulgurants débuts parisiens (et 200 000 disques plus tard), Pascale Picard Band a littéralement mis le feu mardi soir à un Bataclan plein à craquer.

La Québécoise et son groupe donnaient dans cette salle de 1500 places le premier de deux concerts à guichets fermés. Ambiance électrisante, public envouté et survolté: Pascale Picard a montré qu'elle occupait déjà une place à part sur la scène française. Plus que cette «bombe canadienne» dont parlent certains médias, elle est déjà un véritable phénomène dont on n'a pas fini d'entendre parler.

Entourée de ses excellents musiciens (dont l'impeccable guitariste Matthieu Cantin), Pascale Picard a repris les chansons de son premier album Me, myself and us, à commencer par son tube Gate 22, mais aussi des ovnis en tous genres, comme cette hallucinante version punk de These Boots Are Made For Walkin', le grand succès de Nancy Sinatra.

En rappel, elle a été rejointe sur scène par Ariane Moffat avec qui elle a chanté en duo Je veux tout, avant d'entreprendre avec elle un «medley» délirant mélangeant les Beasty Boys, le Lou Reed de Walking on the Wild Side et les Stones.

Ces deux concerts parisiens, qui surviennent au milieu d'une première tournée française, confirment l'ascension incroyablement rapide de la chanteuse de Québec en France. Pascale Picard apparaît à ce chapitre comme un cas à part. Bien sûr, Roch Voisine et Garou ont connu des débuts de carrière fulgurants, mais dans un créneau strictement commercial et grâce aux tubes que l'on sait. Rien à voir avec la jeune rockeuse, qui chante en anglais, ce qui ne l'empêche pas de correspondre à une certaine idée que les Français se font des Québécoises, ces bonnes copines qui n'ont pas froid aux yeux...

«Le succès du Pascal Picard Band ne s'est pas fait sur un titre mais sur un feeling, sur un esprit, l'esprit positif de jeunes qui apportent du bonheur», analyse l'agent du groupe, Paul Dupont-Hébert.

La Québécoise n'a donc eu aucun mal à imposer son style et son énergie résolument folk-punk (et non pas folk-pop, comme on l'étiquette parfois). L'engouement ne s'est pas démenti depuis les débuts du «band» à La Cigale en novembre dernier.

«Ca rebondit», dit Paul Dupont-Hébert, qui confirme que l'actuelle tournée du groupe (une vingtaine de dates) sera suivie d'une tournée des festivals cet été puis d'une autre l'automne prochain à travers les grandes villes de France. Elle connaîtra son apogée à l'Olympia de Paris le 2 novembre. A guichets fermés, on peut le parier.

Mercredi soir, «Lost Fingers» assurera au Bataclan la première partie du Pascale Picard Band. «Les deux artistes les plus hot de Québec, deux artistes dont je m'occupe se retrouvent sur une même scène à Paris, je n'aurais jamais espéré ça. Je vis un bonheur total», a lancé Paul Dupont-Hébert mardi soir.

Apparemment, il aura d'autres occasions de se réjouir.