L'Union des artistes (UDA) et la Guilde des musiciens et musiciennes du Québec (GMMQ) unissent leurs voix à l'approche de la négociation de leurs ententes de travail respectives avec l'ADISQ.

Les deux syndicats ont déposé leurs demandes communes il y a deux semaines. Ils identifient six enjeux «essentiels» à une entente: augmenter la rémunération, clarifier les responsabilités des producteurs, contrer les retards de paiements, obtenir le paiement complet des répétitions, reconnaître le cumul des fonctions et, finalement, déterminer les conditions d'exploitation des oeuvres sur les nouveaux médias, essentiellement l'internet et les téléphones cellulaires.

Ils espèrent ainsi «simplifier» et «accélérer» leurs négociations respectives, qui portent sur des dossiers similaires. Par exemple, plusieurs membres de l'UDA, comme des chanteurs, sont aussi membres de la Guilde. «Les négociations avec l'ADISQ sont habituellement longues et coûteuses, a expliqué hier en conférence de presse Luc Fortin, président de la GMMQ. Nous espérons arriver rapidement à une meilleure entente.» La dernière entente de la GMMQ date de 2002. Elle est échue depuis 2005. «Cette entente avait été imposée par un arbitre, après l'échec de la négociation et de la médiation, rappelle Luc Fortin. Et la décision de l'arbitre n'avait pas été à notre avantage.»

Environ 3200 membres de la Guilde sont concernés par les négociations à venir. Quant à l'UDA, son entente avec l'ADISQ est échue depuis août dernier. Quelque 2000 de ses 11 000 membres et stagiaires sont concernés par cette négociation.

Selon l'UDA et la GMMQ, le dossier le plus complexe à négocier est celui des responsabilités des producteurs. «Des producteurs délèguent parfois leurs responsabilités aux artistes. Ceux-ci acceptent souvent, car ils n'ont pas de pouvoir de négociation. On veut clarifier ces responsabilités et mieux appliquer la loi», a indiqué Raymond Legault, président de l'UDA.

L'UDA et la GMMQ déplorent aussi que les retards de paiements ne soient pas sanctionnés. Ils demandent également l'augmentation de la rémunération de base pour un spectacle (103$ pour la GMMQ, 171$ pour l'UDA). Ce prix de base pour les membres de la Guilde a été baissé de 25% en 2002. Il n'a pas augmenté depuis, rapporte Luc Fortin. Du côté de l'UDA, l'entente pour les disques date de 2000.

Solange Drouin, présidente de l'ADISQ, trouve «inusité» que les deux syndicats décident de «négocier de la sorte sur la place publique». «Nous voyons d'un bon oeil que l'UDA et la Guilde collaborent. Mais nous trouvons inusité, pour être polis, qu'elles nous apprennent de la sorte leurs conditions nécessaires à une entente. Je ne sais pas si c'est la meilleure façon pour commencer sereinement les négociations.» Elle a ajouté que l'UDA et la Guilde doivent tenir compte du contexte actuel précaire de l'industrie de la musique.