«Chef en résidence» de l'OSM, Jean-François Rivest était mercredi l'un des deux chefs invités de la série «Mozart Plus». J'ignore si l'idée venait de lui ou de son «patron» Nagano, mais je sais qu'elle était bonne: choisir Mendelssohn pour la partie «Plus» et penser à sa symphonie Réformation au lieu de revenir encore une fois à l'Italienne.

Une bonne demi-heure, cette Réformation, avec ses brefs moments de pur mysticisme, son choral luthérien, ses naïvetés, ses lourdes fanfares de cuivres et finalement cette sorte de grandeur qui unifie tous ces éléments disparates. L'oeuvre est inégale mais elle reste intéressante et Rivest nous l'a livrée comme telle, malgré un orchestre quelque peu réticent. Les musiciens avaient mieux répondu aux échos de la nature du Mendelssohn qui précédait, soit la brève ouverture Die Hebriden, aussi appelée La Grotte de Fingal.

Mozart occupait la première moitié du programme. On entend d'abord la Symphonie no 21, l'une des moins jouées, et qui est d'un Mozart de 16 ans. Il s'agit d'une musique pleine d'humour, ce que Rivest, là encore, fit passer à l'orchestre et dans la salle, malgré des premiers-violons légèrement faux (et seuls à se défendre, du côté gauche!). Toutes les reprises y étaient, sauf la dernière.

Le traditionnel concerto suivait: cette fois, le K. 488 avec Jean-Philippe Collard. Bien que n'ayant aucune réputation de spécialiste de Mozart, le pianiste français a joué très convenablement, sans fausses notes, sans vulgarité, et en bon musicien. L'unique cadence - au premier mouvement - était celle de Mozart.

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ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE MONTRÉAL. Chef invité : Jean-François Rivest. Soliste : Jean-Philippe Collard, pianiste. Mercredi soir, salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts. Série «Mozart Plus».

Programme :

Symphonie no 21, en la majeur, K. 134 (1772) – Mozart

Concerto pour piano et orchestre no 23, en la majeur, K. 488 (1786) – Mozart

Ouverture Die Hebriden, op. 26 (1830) – Mendelssohn

Symphonie no 5, en ré mineur, op. 107 ( Reformation-Sinfonie) (1829-30) – Mendelssohn