Le directeur du Monde, Jérôme Fenoglio, a dénoncé vendredi les «manoeuvres d'intimidation» et les «injures» de l'écrivain Michel Houellebecq contre une des journalistes du quotidien.

Sollicité début juin par la journaliste Ariane Chemin, qui préparait une enquête à son sujet, l'auteur de Soumission a sèchement refusé de lui répondre.

Puis, dans un courriel adressé fin juin à la journaliste et à une trentaine d'autres personnes liées au milieu de l'édition, consulté par l'AFP, l'écrivain a mis en doute la qualité de son travail et souhaité que son entourage ne réponde pas à ses questions.

L'auteur a également écrit qu'il recommanderait à ses proches de lancer des poursuites contre le journal si des pans de sa vie privée devaient figurer dans les articles à paraître.

«Nous regrettons que Michel Houellebecq ait refusé de rencontrer notre journaliste, mais c'est sa liberté», a déclaré à l'AFP le directeur du Monde Jérôme Fenoglio.

«En revanche, a-t-il insisté, ses manoeuvres d'intimidation et ses injures contre notre enquêtrice sont inacceptables».

«Notre série démontrera une nouvelle fois, dès lundi, la rigueur de son travail», a ajouté M. Fenoglio.

L'enquête sur Michel Houellebecq sera publiée à partir de lundi dans Le Monde et la journaliste affirme avoir interrogé plus d'une centaine de personnes pour la réaliser.

Michel Houellebecq a finalement accepté une série d'entretiens... mais avec un journaliste du Figaro Magazine. Dans un des entretiens publié par l'hebdomadaire, l'écrivain affirme être «pourchassé» par Le Monde et «plus précisément» par la journaliste qui avait sollicité une rencontre avec lui.

Dans cet article, l'auteur des Particules élémentaires la dénigre et dénonce avec véhémence la qualité de son travail, avant même la parution de ses papiers.