À l'automne 2013, le débat autour de la Charte des valeurs proposée par le Parti québécois faisait rage dans les médias. Pas un jour sans que les quotidiens publient une chronique, un éditorial ou la lettre d'un lecteur sur la question de la laïcité. On a dit beaucoup de choses sur le rôle des médias en général - et des chroniqueurs en particulier - dans ce débat.

Le Centre d'études sur les médias de l'Université Laval, avec l'aide du sociologue Michel Lemieux, a décidé de pousser un peu plus loin l'analyse en donnant la parole à un groupe de citoyens pour tenter de savoir ce qu'ils avaient retenu et compris. On a aussi tenté de comprendre quel rôle avaient joué les chroniqueurs d'opinion dans cette discussion publique qui a monopolisé l'espace médiatique durant plusieurs semaines. Choisies parmi un groupe de lecteurs de quotidiens, ces 59 personnes habitent la région de Montréal et plusieurs d'entre elles sont issues de communautés culturelles.

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Du point de vue des médias, le constat de cette étude est assez décourageant. En effet, il semble que la plupart des gens ayant accepté de participer à l'étude n'aient pas compris grand-chose au débat sur la Charte, et ce, malgré les nombreux reportages, éditoriaux ou chroniques publiés dans les journaux. Les participants à l'étude sont confus, ils se disent «dépassés» et avouent ne pas bien saisir les enjeux.

Lassitude et désintérêt

Est-ce que l'incompréhension découle du manque d'intérêt? En effet, les participants semblent las des discussions sur la Charte. Les mots «trop long» et «trop politique» reviennent souvent dans leurs propos. Parmi les commentaires recueillis, on retient: «Ça se répète, tous les jours c'est la même histoire», ou encore: «Je trouve qu'on en parle trop depuis trop longtemps.»

Même s'ils sont des lecteurs de journaux, ils ont en commun de peu s'intéresser au débat sur la Charte. Ils estiment que les médias expliquent mal la nature et l'origine du projet du PQ ainsi que son contenu. La Charte provoque en outre de la chicane et des affrontements. Et la chicane est perçue de façon très négative.

Les participants à l'étude n'ont peut-être pas suivi le débat sur la Charte avec assiduité, mais ils ont tout de même été marqués par certains coups d'éclat médiatiques, notamment la sortie des Janettes, suivie de celle de Fatima Houda-Pepin. Le débat à l'émission Tout le monde en parle a également marqué les esprits, tout comme la photo de deux éducatrices de garderie portant le niqab.

Alors que la multiplication des points de vue peut être perçue comme une richesse dans les médias, les participants se disent pour leur part dépassés par la multiplicité des réflexions. Ils souhaiteraient davantage d'unanimité sociétale et estiment que les chroniqueurs devraient «réussir à se faire une idée commune et à l'expliquer à la population». Dans le même souffle, les participants issus des communautés culturelles notent que les chroniqueurs sont majoritairement Québécois de souche et qu'il manque donc de diversité dans les points de vue.

Malgré tout, les chroniqueurs jouissent d'une image plutôt positive chez ce groupe de citoyens qui apprécient davantage le ton direct que les nuances et qui les jugent bien informés et crédibles. C'est déjà ça.

Couvrir la Maison-Blanche

Le magazine Politico a sondé les journalistes qui couvrent la Maison-Blanche pour tenter de brosser un portrait de cette faune particulière qui vit au rythme de la présidence des États-Unis. En gros, les correspondants sont surtout âgés de 40 à 60 ans, ils gagnent de 100 000 à 200 000 $ par an et près de la moitié estiment que le président les connaît par leur nom. Près des deux tiers (61 %) disent parfois recevoir une plainte d'un membre du personnel politique de la Maison-Blanche à propos d'un reportage.

Prix mondial de la liberté de la presse

Pour souligner la Journée mondiale de la liberté de la presse, le Comité canadien pour la liberté de presse a décerné un prix à Mohamed Fahmy, ce journaliste égypto-canadien emprisonné au Caire depuis plus de 100 jours. Chef du bureau d'Al Jazeera English au Caire, M. Fahmy, comme ses collègues, est accusé d'avoir dirigé une cellule des Frères musulmans.