Prenez le principe du jeu Clue. Ajoutez un contexte de surveillance à la 1984. Amalgamez de jeunes personnages du XXIe siècle dont le jardin secret est pour le moins troublant. Saupoudrez le tout de beaucoup de pixels. Le résultat? La websérie Le Judas actuellement en cours dans un écran d'ordinateur près de chez vous.

Lancé en octobre dernier au Festival du nouveau cinéma, le projet est à la fois une série et un jeu interactif (avec des prix) qui dépasse la simple diffusion cathodique.

Le tout se passe dans un immeuble à appartements où Zéphir, le propriétaire, est assassiné. Or, les six locataires découvrent en même temps que Zéphir a installé des tonnes de caméras de surveillance non seulement dans les corridors, mais dans toutes les pièces!

Afin de trouver le coupable du meurtre, l'enquêteuse Ève Lévesque (Édith Cochrane) demande aux internautes de l'aider. Ceux-ci peuvent amasser des points en accumulant des indices. Dans l'épisode final, qui sera enregistré le 1er décembre, les 10 meilleurs joueurs se retrouveront en compagnie de la policière afin de démasquer le meurtrier.

Réalisateur de la série (d'après un scénario d'Annie Turcotte et une conception interactive de Ghassan Fayad), Ziad Touma a plongé tête première dans ce projet innovateur. «De réinventer le jeu de meurtre et mystère et de l'adapter à l'ère numérique était un très beau défi, dit ce dernier. L'histoire est multicouche. Les internautes n'interagissent pas uniquement en visionnant les épisodes, mais aussi par le biais des réseaux sociaux, du téléphone mobile, etc.»

Jouer différemment

Les six personnages soupçonnés sont interprétés par les comédiens Mylène St-Sauveur, Iannicko N'Doua, Mylène Mackay, Alexandre St-Martin, Cynthia Wu-Maheux et Frédéric Lavallée.

Interprète de Théa St-Ambroise, jeune soeur de Zéphir, Mylène St-Sauveur indique que la forme originale du concept pousse les comédiens à revoir leur façon de jouer. «Comme tout est filmé avec des caméras de surveillance, il fallait que nos personnages soient le plus près possible de la réalité, dit-elle. Nous devions avoir constamment conscience que nous pouvions être filmés de tous les angles. De sorte que si j'avais à exprimer la nervosité, ce n'était pas uniquement au niveau du visage ou des paroles. Je pouvais par exemple me gratter nerveusement le dos. Le non verbal devient important.»

Il est encore possible de participer au Judas en allant à l'adresse lejudas.tv.