Kelly Holmes en avait assez de ne pas se retrouver dans les mannequins, stéréotypes et articles des revues comme «Vogue», alors cette jeune Sioux vient de lancer un nouveau magazine, fait par et pour les Indiens d'Amérique.

Son but: «inspirer» les femmes indiennes et aborder les phénomènes de société spécifiques à cette communauté de quelque 2,9 millions de personnes, selon le recensement de 2010.

Kelly Holmes a grandi dans la réserve indienne de Cheyenne River, dans le Dakota du Sud. Plus jeune, elle feuilletait pendant des heures les magazines de mode américains comme Vogue ou Seventeen, à l'affût des dernières tendances.

Très vite, elle remarque que les mannequins ne lui ressemblent en rien, et que les sujets abordés dans ces revues n'ont pas grand-chose à voir avec sa vie dans la réserve, un territoire immense et peu peuplé, situé à des centaines de milliers de kilomètres du moindre magasin haut de gamme.

La jeune fille, membre de la Tribu Sioux de la Cheyenne River, aujourd'hui âgée de 21 ans, se met donc en tête de créer son propre magazine de mode: une revue qui s'adresserait directement aux Indiens d'Amériques, hommes et femmes, et à tous les Américains désireux d'en savoir plus sur leur culture.

Ce sera Native Max, un trimestriel qui aborde la culture de la population amérindienne, avec photographies léchées sur papier glacé mais sans les coiffures et les tomahawks que l'on peut parfois voir dans les médias grand public sur le sujet.

Dans le premier numéro, publié uniquement en ligne, on retrouve des interviews d'artistes, de musiciens et de mannequins amérindiens, ainsi que des rubriques santé, beauté, et sport.

«Il n'y a absolument aucun autre magazine dont le propriétaire, le concepteur et le gestionnaire soient indiens. Il n'existe aucune autre revue de ce type ici. Certaines publient quelques articles s'adressant aux jeunes Indiens, mais ils sont vraiment vulgaires et osés», explique Kelly Holmes, qui vit aujourd'hui à Denver, dans le centre du pays.

La rédaction a choisi de mettre en «Une» du site web de Native Max le mannequin Mariah Watchman, présentée comme l'«héroïne» de la population amérindienne. Membre des Tribus confédérées de la réserve indienne de l'Umatilla, dans l'Oregon, cette jeune femme a été propulsée vers la célébrité.