Depuis le début de son virage pop, Grimes a gagné en autorité et en crédibilité, assez pour occuper la scène de la Montagne à 17 h 40, ce qui vous donne une idée de son pouvoir attractif à Montréal.

Avec une paire de danseuses au style androïde ainsi qu'une choriste-guitariste qui se trémousse à souhait, Grimes déclenche seule la plupart des musiques qui servent ses chansons, particulièrement celles de son dernier album, Art Angels.

L'attitude frôle parfois le synth punk, puise aussi dans plusieurs genres, dont l'électro pop ou l'électro tout court, mais les airs sont étonnamment consensuels.

Cet alliage de mélodies hyper-pop et d'éclectisme stylistique a fait sa marque ; Grimes est considérée par plusieurs comme une authentique réformatrice.

Fidèle à son approche, elle préconise très peu d'interventions instrumentales sur scène. Les énergies sont surtout consacrées au mouvement des corps, aux gestes extravertis, aux chorégraphies. À l'instar de ses danseuses, Grimes se lance de tous bords, tous côtés, multiplie les sparages jusqu'à épuisement. Malheureusement, elle se déclare malade et s'en va dix minutes avant la fin de son mandat.

On peut être empathique à son endroit, certes, mais y a quand même lieu de se questionner sur un tel minimalisme instrumental... À quand un vrai band pour Grimes ?