Tonique, énergique, vivifiant : le spectacle Attrape-moi de la toute jeune compagnie Flip Fabrique, présenté à la TOHU, influe une bonne dose d'adrénaline  au festival Montréal complètement cirque.

Ils sont six, cinq garçons et une fille, qui se retrouvent le temps d'une fin de semaine d'été dans un chalet. Cette trame simple est prétexte à des numéros de groupe de rigolade - une séance acrobatique avec les sacs de couchage sur la tête, une pyramide avec des immenses ballons de plage ou une compétition de popsicle...

Le tout est entrecoupé par des numéros tous époustouflants effectués par six athlètes au sommet de leur art. La majorité d'entre eux, issus de l'école de cirque de Québec, travaille d'ailleurs déjà avec des cirques établis. Jade Dussault se démarque au Hula Hoop, Jérémie Arsenault au diabolo, Hugo Ouellet Côté et Christophe Hamel au trampomur, Bruno Gagnon à la barre russe et à la banquine, Francis Julien au yo-yo, mais toute la bande est assez multitalentueuse pour se mêler à plusieurs numéros.

Devant un mur qui pourrait être la façade du chalet, avec des fenêtres qui s'ouvrent et se ferment au besoin et par lesquelles on entre et on sort comme si c'étaient des portes, les six amis vont donc passer un week-end à s'amuser et à se rappeler de bons souvenirs. Sans temps morts, la musique dans le tapis, on passe du niaisage pur et drôle à des jeux qui demandent collaboration et précision - on a aimé particulièrement les croisements en trampomur, entre eux et même avec des quilles!, et le numéro de yo-yo dans le noir, dont Francis Julien se sert comme d'un diabolo, éclairé seulement par les lampes de poche des autres.

Le spectacle est truffé de jolis flashs comme celui-là, jamais surexploités, mais pousse parfois un peu loin le concept des retrouvailles. Par exemple si Hugo Ouellet Côté brille à la sangle dans un numéro mélancolique avec un album de photos que le groupe s'échange, l'objet semble parfois plus embarrassant qu'autre chose.

Mais avec leurs chaises de plage en plastique, leurs lunettes de soleil colorées, leurs chemises bariolées et leurs personnalités aussi définies que s'ils sortaient d'un cartoon, les membres de Flip Fabrique partagent leur sens de la fête avec un public ravi et réconforté, tout en leur communiquant leur énergie inépuisable. Qui sait, c'est peut-être leur haute teneur en voltage qui a causé une panne d'électricité à la TOHU pendant que les spectateurs sortaient, samedi, à la toute fin du spectacle?

À la TOHU jusqu'au 10 juillet.

Photo Martin Chamberland, La Presse