Les amateurs de hockey qui assisteront à Bumps, Bruises and Bedtime Stories auront droit à une incursion inédite dans le monde du hockey. En compagnie des joueurs Chris Nilan, Jim McKenzie et Dave Schultz ainsi que de l'arbitre à la retraite Kerry Fraser, ils pourront découvrir tout ce qu'on n'a jamais vu du haut des gradins du Centre Bell.

«Je suis un fan de sport et un amateur de bonnes bagarres de hockey, explique Joey Elias, animateur du gala qui sera présenté au Théâtre Jean-Duceppe. Partager les histoires de ces bagarreurs est extraordinaire pour moi. Il y aura d'ailleurs des projections de vidéos avec des extraits de bagarres, mais aussi des moments forts de leurs carrières. Nous allons aussi répondre aux questions du public. C'est un peu comme l'émission Off the Record à TSN.»

«Il y a tellement d'histoires drôles qui arrivent au cours des matches, et ce qui se produit sur la glace est souvent le résultat de ce qui se passe avant «, ajoute Kerry Fraser.

Une idée originale qui est née d'un spectacle-bénéfice à Nashville auquel a participé Jim McKenzie.

«Le concept était simple: des joueurs assis autour d'une bière et qui racontent des histoires. Jim m'a appelé pour me proposer de le rejoindre et j'ai été très flatté», explique Kerry Fraser.

Le meilleur de 1165 matches

Une chose est certaine: l'arbitre à la retraite depuis près d'un an est intarissable quand il est question de raconter des histoires. Il en a même fait un livre, intitulé Final Call. Il s'est en effet inspiré des 1165 matches auxquels il a assisté en 30 ans de carrière et où il a croisé à de nombreuses reprises Nilan, McKenzie et Schultz, trois durs à cuire qu'il a souvent envoyés au banc de pénalité.

«Jim McKenzie est l'un des deux seuls joueurs à m'avoir remercié de lui avoir donné une pénalité. Le premier étant Wayne Gretzky en 1991 - mais il était sarcastique. Jim jouait pour les Whalers de Hartford et, à la fin d'un match de fin de saison, il m'a dit: «Kerry, si je te disais F*** Off, me donnerais-tu une pénalité pour inconduite?» Je pensais qu'il blaguait alors j'ai ri. Puis je lui ai demandé s'il était sérieux et il m'a répondu : «J'ai un bonus dans mon contrat concernant mes minutes de pénalité. Il m'en manque quelques-unes et l'entraîneur ne m'a pas encore fait jouer», m'a-t-il dit. Je lui ai dit: «Qu'est-ce que tu viens de dire?» et lui de répondre: «F*** Off!» Je lui ai donné 10 minutes de pénalité et il m'a remercié en retournant au vestiaire», explique Fraser.

Si Kerry Fraser a été témoin de nombreux incidents sur la glace, il a également été la cible des blagues de certains membres de la LNH au cours de sa carrière.

«Un jour, j'ai envoyé mes patins à aiguiser lors de l'un de mes premiers matches à Montréal, mais ils ne me sont jamais revenus. L'hymne national débutait et l'intendant au matériel me les a enfin rapportés. Au moment de les enfiler, de la crème à raser a commencé à en sortir. Mon patin droit est parti d'un côté, le gauche de l'autre et je suis monté sur la glace. Lors du match précédent, le Canadien jouait à Toronto, et c'était un de mes premiers matchs. Guy Lapointe est venu me voir en criant juste avant la fin du jeu, car il pensait que j'aurais dû donner une pénalité. J'ai levé le bras en disant: «Écoute Serge, relaxe!» Et il m'a répondu: «Je m'appelle Guy, rookie !»» Quand j'ai enfilé les patins et que la crème en est sortie, Guy Lapointe se tenait à côté de Serge Savard et il avait le sourire aux lèvres en me voyant monter sur la glace. Après l'hymne national, il est venu vers moi en disant: «Rookie, comment vont tes patins ce soir?» s'amuse l'arbitre.

Vendredi soir, Kerry Fraser sera donc en mesure de donner une autre version des histoires que Nilan, McKensie et Schulz pourraient partager. «Je ne sais pas encore si je serai en uniforme, mais j'apporterai mon jersey au cas où ils m'utiliseraient comme bouc émissaire! « conclut-il.

Au Théâtre Jean-Duceppe de la Place des Arts, le 29 juillet à 21h30.