Les vétérans Suicidal Tendencies sont venus servir une leçon de musique aux milliers de fans en liesse et, du même coup, aux plus jeunes formations qui se succèdent depuis deux jours sur les trois scènes du HeavyMTL.

Âgé de 30 ans cette année, le groupe de trash métal à saveur de punk en a vu d'autres et ça paraissait. Leurs mouvements sur scène, le choix et l'ordre des pièces ainsi que les interventions au micro étaient finement orchestrés et témoignaient du professionnalisme de cette bande de pionniers.

Dans une forme splendide, l'hyperactif Mike Muir a d'abord beuglé You can't bring me down, sautillant dans tous les sens avec la dégaine d'un évadé de prison. Les autres membres du groupe semblaient s'éclater tout autant, notamment le bassiste Tim «RAWBIZ» Williams, qui plaquait frénétiquement les cordes fluorescentes de son instrument.

Après quelques gorgées de bière, Muir a enchainé avec le succès éclair et Freedumb, suivi sans interruption du classique War inside my head, brillamment interprété.

Le mosh pit s'est aussitôt enflammé et transformé en champ de bataille. De mémoire de métalleux, rarement a-t-on vu un parterre aussi déchaîné et violent. Les images transmises sur les écrans géants donnaient froid dans le dos. Muir a ensuite vainement tenté d'encourager la foule à taper des mains. Celle-ci a plutôt rétorqué massivement à coup de signes du devil.

Lorsque Muir a demandé aux spectateurs combien parmi eux avait déjà vu le groupe à l'oeuvre, presque tous les bras se sont levés au ciel.

Cyco vision et l'hymne des skateurs Possessed to skate ont ensuite bouclé leur prestation, hautement appréciée par des fans un peu plus âgés que le jeune public qui cultive sa patience en attendant Marilyn Manson et Slipknot.