En ayant collectionné tous ses déchets personnels pendant un an, l'artiste belge Sarah Vanhee nous fait réfléchir sur l'existence même des objets, au-delà de leur utilisation et de leur rejet. Comme elle le dit si bien durant sa performance, l'année 2014-2015, qui correspond aux 12 mois du projet Oblivion, est celle dont elle va se souvenir le plus jusqu'à la fin de sa vie.

Pendant plus de deux heures, Sarah Vanhee vide religieusement une quarantaine de boîtes en disposant ses déchets préalablement nettoyés sur le sol de la Cinquième Salle de la PdA. Le plateau sera complètement recouvert à la fin: papiers, sacs, bouteilles d'eau en plastique, contenants de yogourt et sachets de thé, notamment.

Il s'agit d'un regard panoramique sur la surconsommation et la contamination, et notre détachement/attachement à ce que l'on peut faire, dire, écrire, manger, boire, etc. pendant une année complète.

Dans ce théâtre documenté, Sarah Vanhee nous parle aussi de ses déchets intimes et organiques qu'elle a pris soin de photographier, les seconds, pas les premiers. Elle fait tout cela avec une douce ironie, un regard attendri, dans une performance très physique en raison de ses va-et-vient constants dans la salle. Bienvenue, dira-t-elle aux déchets qu'elle retrouve et qui lui font penser à son enfant né la même année, à son conjoint, son équipe et tous les auteurs qui l'ont influencée.

Elle n'a rien oublié. Oublier serait comme mourir un peu.

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Ce soir, à la Cinquième Salle de la PdA, à 19 h.