Dire que Sally Folk ne voulait pas chanter en français. Sorti en octobre dernier, son album dans la langue de l'amour lui a permis de tourner à la radio et de découvrir une tout autre façon d'écrire. Entrevue avec une fille qui fonce dans la vie.

«C'était une idée de mon agent. Moi, je ne voulais pas chanter au français au départ. La langue française est plus facile à manipuler, mais plus difficile à travailler», explique-t-elle.

Huit mois plus tard, Sally Folk ne le regrette pas: elle a été le buzz NRJ et son premier album en français se vend très bien. Elle a simplement fait confiance à son imprésario, Nicolas Gougoux, et à son grand complice musical, Michel Dagenais. «C'est lui qui a fait le son de Sally Folk, et on ne change pas une combinaison gagnante.»

Michel Dagenais a brillé dans l'ombre de Jean Leloup et Daniel Bélanger.

«J'arrive en studio avec le squelette de la chanson à la guitare et il y a un mélange créatif avec Michel, dit Sally Folk. Il est bon pour créer une signature dans une chanson, comme le sifflet dans Heureux infidèles

Le son de Sally Folk a un parfum soul sixties, americana, féminin et fonceur, à l'image de sa chanteuse. «Je suis moins ballade. J'ai un côté rock'n'roll un peu trash, et c'est là que je me démarque.»

L'hôtellerie

Fille d'un père algérien et d'une mère québécoise, Sally Folk vient de l'école de l'hôtellerie. Elle aime aller à la rencontre des gens, que ce soit sur une scène ou derrière un bar. «L'hôtellerie m'a aidée à mettre les gens à l'aise.»

«J'étais entrepreneure avant, raconte la brunette. Je tenais un bar, le Sofa. J'étais tannée. Je grattais la guitare quand un ami m'a dit: «Ne perds pas ton temps à apprendre les tounes des autres et écris les tiennes.» Sally a alors sollicité les conseils de Marc Déry. Le chanteur lui a présenté Michel Dagenais. L'album en français a suivi un premier disque en anglais.

Une fois ses réticences tombées, Sally Folk a eu un plaisir fou à écrire en français et à teinter ses chansons de doubles sens, notamment dans sa chanson La crosse.

Dans ses textes, la jeune femme oscille entre la confiance et la vulnérabilité, entre le personnel et l'observation. «La vérité, c'est que je suis vraiment comme ça. Je joue beaucoup avec cette dualité», dit-elle.

Le propos est autobiographique, mais aussi tiré du vécu de celles qu'elle surnomme «ses belles»: ses amies de soupers bien arrosés.

Demain soir, à l'Astral, elle interprétera l'intégralité de son album et des reprises qui l'ont inspirée, dont Laisse tomber les filles de France Gall.

Sally aura son groupe de gars formé de Maxime Alarie (basse), Christian Alasy (batterie), Sébastien Jalbert (guitare) et François-Pierre Poirier (piano). Pour l'occasion, ils partageront la scène de L'Astral avec les trompettistes Marc Allard et Dominic Léveillé. «On se gâte», dit-elle.

À L'Astral, jeudi soir. En programme double avec Jason Bajada.