Ce devait être au deux tiers du concert de jeudi soir à L'Astral. Dom La Nena a annoncé une chanson qui, ici, se passait de présentation. Puis, elle a doucement entonné Con Toda Palabra de la très regrettée Lhasa. La jeune franco-brésilienne n'a pas la voix puissante et écorchée de celle dont elle empruntait une chanson. Elle a toutefois une chose en commun avec Lhasa: l'authenticité.

Dom La Nena s'est présentée sur scène toute seule, accompagnée d'un attirail relativement léger (son violoncelle, un mini clavier, un ukulélé), heureuse et fragile pour ce premier rendez-vous. Pendant une heure et des poussières, elle a traversé les chansons de son charmant premier disque, Ela, qui n'a pas grand-chose à voir avec ce qu'on entend généralement par «musique brésilienne», mais se trouve à la jonction du folk, de la chanson et d'influences classiques. Avec des textes en portugais, le plus souvent. 

Sur des mélodies de cordes pincées ou caressées à l'archet (parfois mises en boucle à l'aide d'une pédale électronique), elle a doucement chanté ses airs mélancoliques, d'une voix fragile et touchante d'humanité. La jeune musicienne a fait très bonne impression. Sa façon de manipuler son violoncelle (dont elle s'est même servie comme d'un instrument de percussion) et d'orchestrer ses chansons avec si peu de moyens donne à penser qu'on a affaire à un esprit curieux et fouineur, soucieux des textures et des atmosphères.

Ses fréquentations musicales sont aussi de bon augure. En plus d'emprunter une chanson à Lhasa, elle en a aussi interprété une du groupe américain The National (Start A War). Fort bellement. Le bouche à oreille fera son effet après une si charmante première rencontre.