Des hommes : Ethan Iverson, piano, Reid Anderson, contrebasse, Dave King, batterie. Des villes : Minnesota, New York. Des titres : Barrell Loves to Dance, Inevitable Western, 1972 Bronze Medalist...

On imagine les sources d'inspiration de The Bad Plus, souvent absurdes et tragicomiques, on témoigne de l'hilarité récurrente dans la salle du Gesù après les présentations de Reid Anderson - à guichets fermés lundi soir. La musique du trio américain, elle, est rigoureusement conçue et rigoureusement exécutée, et ce malgré la distance que prennent ses protagonistes avec toute prétention, toute prise de tête.

Après avoir longtemps mis l'emphase sur la mise en oeuvre de nouveaux standards puisés dans le rock, la pop, l'électro en plus de puiser dans le Great American songbook et les musiques dites sérieuses, le trio privilégie désormais les compositions originales tout en faisant évoluer leur style iconoclaste - en témoignent les derniers albums, Never Stop (2010) et Made Possible (2012).

Cette jazzification à trois de sources multiple, en fait, produit un mélange absolument unique et investit une vaste palette de références sonores. De la plus totale abstraction aux ballades les plus balisées de l'imaginaire collectif, cette approche n'a pas fini de marquer l'imaginaire... jazzistique.