Betty Bonifassi qui chante avec du soul à revendre, Jean-Phi Goncalves qui fabrique un rythme qui donne le goût de danser, Serge Nakauchi Pelletier et Jonathan Dauphinais qui assurent derrière, tandis que deux choristes sont au garde-à-vous sur le côté. Beast n'a répété qu'une chanson, Out of Control, devant les journalistes, hier matin, dans le sous-sol du Monument-National, mais ça promet pour l'Événement spécial du Festival, ce soir à 21h30.

C'est la version «toute nue» du spectacle, nous a avertis le programmateur Laurent Saulnier. Parce que la grande fête de ce soir, sur la place des Festivals, sera beaucoup plus ambitieuse. Pensez chorale bulgare, section de cordes et autres surprises que Betty et Jean-Phi préféraient garder pour eux hier matin.

 

Ils en ont fait du chemin, les Beast, depuis qu'ils se sont produits sur la petite scène du stationnement de la rue Clark au Festival de 2008: ici, aux États-Unis et en Europe, où ils retournent d'ailleurs pour trois semaines tout de suite après la bamboula de ce soir.

«Justement, on a décidé d'exploiter ces deux années d'expérience plutôt que de faire un show complètement nouveau, explique Jean-Phi. Mais ce sera un show différent.» «On ne voulait pas faire un show extrêmement chargé parce que c'est le Grand Événement, reprend Betty. On voulait garder la précision de ce qu'on fait depuis deux ou trois ans avec nos musiciens et rajouter des sections, pour remplacer ce qui était digital par de l'organique. C'est vraiment ça l'idée: garder la rondeur d'un show qui est équilibré, mais en y ajoutant des fantasmes qu'on ne peut pas se payer.»

Ces fantasmes prendront la forme d'éléments multimédias, dont des projections confiées à la compagnie Géodézik. Mathieu Roy s'occupera des éclairages et la metteure en scène Brigitte Poupart, grande complice de Beast, coordonnera le tout. «L'invité principal du spectacle, c'est la ville de Montréal, ajoute Jean-Phi en souriant. Il va lui arriver quelque chose, à la ville de Montréal. She's gonna be in trouble!»

On a déjà dit de Beast que leur spectacle était en équilibre entre le groove, la base de tout selon Betty, et une musique plus exploratoire, ou encore entre le hip-hop et un hard-rock industriel. Ont-ils modifié leur approche en fonction du spectacle de ce soir?

«Non. Notre album c'est une histoire sans moralité, l'observation de quelqu'un qui se relève. Cette fois, on peut raconter cette histoire au complet, on a tous les personnages. On peut exprimer tout le côté morriconesque (NDLR: du compositeur Ennio Morricone), le côté âpre, le côté désert», répond Betty.

La foule la plus importante devant laquelle a joué Beast à date fut celle de Kiss à Ottawa, l'an dernier. «Drôle de soirée, se souvient Jean-Phi. C'est la seule fois, en 200 shows, que Betty a perdu la voix, dès la première toune.» «Faut dire que la veille, on avait mis le feu à Québec, reprend Betty dans un éclat de rire. Quand j'ai fait le Grand Événement du Festival de jazz avec Champion, il n'y avait pas 100 000 spectateurs comme on en attend ce soir, parce qu'il pleuvait. Et c'est extrêmement impressionnant quand on est sur la nouvelle scène parce qu'on voit un couloir plein de gens alors que d'habitude, ils sont répandus un peu partout.»

Le spectacle de ce soir sera diffusé en direct et en différé sur le site web enMusique.ca. On demande aux spectateurs munis de téléphones intelligents de télécharger l'application mobile sur le site du Festival ou d'envoyer le message texte «abeille» au 23333. Pendant la chanson Mr. Hurricane, les téléphones émettront un bourdonnement d'abeilles. «Avec 50 000 téléphones, on aura une ruche gigantesque. Ça va être vraiment cool!» de dire Laurent Saulnier.

BEAST, scène TD de la place des Festivals, ce soir, 21h30.