Ce n'est pas un festival, mais une « célébration populaire ». L'événement FALLA, dont la sixième édition débute demain pour se terminer le 20 août, est organisé par la TOHU, qui remplit ainsi sa mission sociale en organisant activités et performances artistiques pour la communauté du quartier Saint-Michel qui a accueilli l'école du cirque et le quartier général du Cirque du Soleil en 1999. Et tous les Montréalais sont conviés à la grande fête d'ouverture, animée par le fameux orchestre ragga-kompa Black Parents!

Dès aujourd'hui et pour les prochains week-ends, la TOHU aura des airs de fête foraine, avec ses activités pour les enfants, ses soirées dansantes - avec Labess demain, ou un Balkan Beat Party le vendredi 19 août - et sa grande soirée de clôture mettant en vedette la « relève artistique locale », les percussionnistes de Kobo Town et la grande sculpture de la FALLA qui servira pour le feu de joie.

La fête commence cependant ce soir avec le groupe montréalais Black Parents, pilier de la scène kompa haïtienne dont la renommée, bien établie dans les Antilles, rayonne jusqu'à New York ou Miami, autres métropoles où la diaspora créole a ses assises.

Le groupe, qui a inventé le son ragga-kompa, revient d'ailleurs de la grande fête caribéenne torontoise, Caribana, où il s'est produit devant des milliers de fans.

« Oh!, je ne suis pas très bon pour évaluer les foules, rigole Alain Parent, un des membres fondateurs de Black Parents. Mais il y avait beaucoup de monde, c'était la fête! Je dois dire que Toronto prend très au sérieux son carnaval, ils y investissent beaucoup d'argent. La parade est énorme et à la hauteur des attentes des gens qui y participent », ajoute-t-il en se réjouissant du retour de la CariFiesta montréalaise cette année, après des mois d'incertitude.

Black Parents distille sa version moderne du kompa depuis onze ans déjà. Issus d'une famille de musiciens, les Parents perpétuent la tradition en injectant la modernité du hip hop américain et du dancehall jamaïcain dans le rythme kompa traditionnel.

« Nos parents et nos oncles formaient les Frères Parent, qui ont eu un très gros succès à l'époque », dans les années '70, rappelle Alain. « C'est sûr que ça nous a inspiré. Maintenant, on a amené le ragga-kompa, mais sur notre nouvel album qu'on a lancé au début de l'année, on a eu envie de revenir au style plus traditionnel qu'on appelle le kompa direct. Un retour aux racines! Mais bien sûr, les fans de Black Parents retrouveront toujours notre ragga-kompa, avec la voix de Wesly-Gee. Lorsqu'il ouvre la bouche, les demoiselles sont en extase! »

Ce soir, le groupe offrira les nouvelles chansons de l'album Diktate Lanmou en se balançant du kompa traditionnel au son « urbain » qui fait la renommée du groupe. « Ce sera un concert pour toute la famille », promet Alain.  

« La FALLA, c'est une belle grande vitrine pour nous. Évidemment, il y a beaucoup de gens du quartier qui nous supportent et apprécient notre musique. Pour nous, c'est une occasion de faire la fête et d'inviter tout le monde, nos fans comme ceux qui veulent découvrir notre travail. On a fait un lancement dans une petite salle, mais là, les fans pourront tout entendre sur scène, et on signera des albums et des affiches. On va danser, chanter, se manifester avec les chansons de Black Parents. »

Black Parents, dès 19h, à la TOHU. Détails, Tohu.ca.