Invité par le Festival du monde arabe, le guitariste Francis Goya est célèbre pour sa pop easy listening flirtant avec musiques classique, ibérique et latino-américaine.

Né à Liège, le musicien belge de 64 ans a vécu le plus clair de sa vie à Bruxelles avant de déménager ses pénates à Marrakech il y a trois ans.

Pourquoi donc, Francis Goya?

«Afin de pouvoir travailler seul, ne plus avoir de personnel, avoir les mains tout à fait libres. Je préfère vivre ainsi au Maroc. La gentillesse et le sourire des gens dans ce pays, la baisse de stress y sont aussi pour beaucoup. Je peux y gérer ma carrière, je peux tout faire au soleil», explique Goya.

À Marrakech, le guitariste a aussi fondé un «Atelier Art et Musique» en plus d'y déplacer sa base.

«C'est assez ludique en fait. Ce n'est pas une académie. Les élèves y apprennent directement l'instrument, ils prennent goût à la musique. Et dès qu'ils ont quelques mois de pratique, ils apprennent le solfège et la théorie musicale. Dans le plaisir.»

Marrakech étant une ville assez métissée, la clientèle de Francis Goya est variée: des Marocains mais aussi beaucoup de Français, des Belges, d'autres Européens.

«Vous savez, tient-il à souligner, mon but n'était pas de faire une école de musique mais bien d'y créer une fondation afin d'aider des enfants issus de familles démunies, issus des campagnes et des villages avoisinants. Cette aide consiste à repérer les jeunes artistes dans l'âme et leur donner des cours de musique en leur fournissant les instruments nécessaires. Cette fondation est actuellement en cours de création.»

Voilà pour la coopération de Francis Goya dans la société marocaine. Ce qui n'empêche en rien la poursuite de sa carrière, qu'il entend diversifier dans les marchés qu'il fréquente moins. Le nôtre, notamment.

«Là où j'ai un public, je reste toujours dans ce même créneau romantique sur lequel j'ai misé. Là où je suis moins connu cependant (au Canada par exemple), je préfère mélanger les styles; blues, musique classique, latino, airs arabisants. Devant un public, on peut mélanger les genres, c'est ça l'avantage. Ainsi, j'essaie de faire en sorte que le concert soit divertissant et varié. Je veux que les gens en sortent heureux. Musique arabe au programme? Bien sûr, ma résidence au Maroc a un peu modifié mon répertoire, qui continue à évoluer, mais le but n'est pas d'y faire de la musique orientale.

«En fait, j'ai été invité au Festival du monde arabe parce que Joseph Nakhle, son directeur artistique, est venu à ma rencontre au Maroc. Parce qu'il était intrigué par les activités de mon école de musique et mon projet de fondation. Je lui ai alors joué quelques trucs et il a souhaité que je vienne au FMA. À Montréal, des musiciens québécois viendront m'y m'accompagner; la section rythmique sera constituée d'une batterie, d'un bassiste, d'un claviériste et d'un percussionniste, musiciens auxquels se joindra mon pianiste français.»

Échanges de bons procédés, aurons-nous déduit.

Goya d'Arabie, le 3 novembre, à 20h, à la Cinquième salle de la Place des Arts.