Tous les auteurs-compositeurs vous le diront, rien ne les passionne autant que de parler de l'acte d'écrire une chanson. Voici la petite histoire des chansons finalistes au gala de l'ADISQ racontée par ceux qui les ont créées.

Paroles: Ariane Moffatt et Franck Deweare

Musique: Ariane Moffatt

Interprète: Ariane Moffatt

Tirée de l'album: 22 h 22

L'étincelle

Miami est apparue au début du travail sur l'album 22 h 22. Pourtant, ce n'est qu'à la toute dernière minute qu'elle y a trouvé sa place.

«C'était de la pop hyper assumée, hyper mélodique, qui était comme un ver d'oreille», raconte Ariane Moffatt. Elle a voulu y coller un texte portant sur les vraies amitiés à l'heure des réseaux sociaux, mais elle a hésité: «C'est un peu le sujet de l'heure. Est-ce que j'allais parler de Facebook dans une chanson? Je me suis un peu jugée.»

Elle trouvait aussi que l'arrangement un peu pop-rock du début convenait moins à l'aspect onirique de l'album en devenir.

Bref, la partie était loin d'être gagnée.

Le déclic

Ariane Moffatt a conçu quatre arrangements différents et autant de textes pour cette chanson dont elle n'arrivait pas à capter l'essence.

«Le texte est devenu ce qu'il est devenu quand est arrivée une possibilité de conflit dans une amitié de longue date qui m'a fait vraiment réfléchir», se souvient-elle.

Elle a appelé Franck Deweare, son ami de plume quand elle est dans le pétrin, et, de fil en aiguille, de Miami à «ami ami», le déclic s'est fait: «En plus, Miami me rappelait la pop bonbon de l'ère Miami Vice dans les années 80.»

La musique a trouvé son identité lorsque, exceptionnellement, elle l'a jouée live en studio avec ses musiciens: «Tout s'est placé 24 heures avant la fin du mix de l'album.»

L'impact

Cette chanson qui est entrée sur l'album 22 h 22 par la porte d'en arrière a été une des plus appréciées par le public. Son côté «pop bonbon» a trouvé son chemin à la radio et elle se retrouve finaliste au gala de l'ADISQ, où elle a été jouée l'an dernier dans un mash-up avec Fanny Bloom et Marie Mai.

En spectacle, Miami a fait danser les fans de la chanteuse.

«Si je l'ai déjà gardée au début, c'est parce que je trouvais qu'elle avait un potentiel de single, explique Ariane Moffatt. Cette chanson-là a travaillé fort pour avoir sa place et c'est celle à laquelle je suis le plus attachée, finalement.»

La leçon

Ariane Moffatt parle de Miami comme d'un pied de nez.

«Pour moi, l'album 22 h 22, c'est pas Miami et c'est pas Debout, c'est tout ce qui est plus intérieur, là où j'étais quand les bébés sont arrivés. Mais ces deux singles-là ont donné une vie publique à l'album.»

Aujourd'hui, Ariane Moffatt a envie de travailler toute seule à son prochain album, un peu comme elle l'avait fait à l'époque de l'album MA. Mais elle savoure encore l'expérience d'équipe de Miami, aussi bien avec ses musiciens qu'avec l'ami Deweare qui lui a permis d'avoir un peu de recul face à son texte.

«C'est le fun de travailler avec d'autre monde, qu'il y ait une signature qu'on trouve ensemble. Souvent, ça donne de bons résultats.»

IMAGE FOURNIE PAR LA MAISON DE DISQUE

22 h 22, d'Ariane Moffatt