Le directeur du Metropolitan Museum of Art de New York, Thomas Campbell, a annoncé jeudi sa démission au moment ou la prestigieuse institution traverse une phase délicate, malgré une fréquentation record.

En poste depuis début janvier 2009, M. Campbell partira fin juin. Il sera remplacé temporairement par le président du Met, Daniel Weiss, selon un communiqué publié mardi.

Thomas Campbell (54 ans) a contribué à faire croître la fréquentation du plus grand musée des États-Unis, qui a atteint 6,7 millions de visiteurs lors de l'année 2015-16 (clôturée fin juin), un record.

Mais ses critiques lui reprochent d'avoir vu trop grand, trop vite, notamment en reprenant le bail de l'ancien bâtiment du Whitney Museum (à 17 millions de dollars l'année) pour y installer, en mars 2016, les collections d'art moderne et contemporain.

Le Met Breuer, nouveau nom de cette extension, visait à asseoir la légitimité du Met en la matière, ce qui le faisait entrer en compétition frontale avec le musée d'art moderne (MoMA), le Whitney, mais aussi le Guggenheim.

Sous la direction de Thomas Campbell, le Met avait également lancé le projet de construction d'une nouvelle aile, dont le coût était estimé à 600 millions de dollars et qui devait être inaugurée pour les 150 ans du musée, en 2020.

Mais l'institution a finalement décidé, début janvier, de reporter sine die ces travaux.

Malgré une fréquentation sans précédent, le musée a enregistré une perte opérationnelle de 8 millions de dollars sur l'année 2015-16.

Pour éviter un vrai dérapage financier, il a dû réduire son train de vie et lancer un plan de départs volontaires, complété par des licenciements, qui a concerné, au total, 90 personnes.

«Nous sommes sur la voie de la stabilité financière», a assuré Thomas Campbell, cité dans le communiqué.

Le Met souffre de la popularité actuelle de l'art contemporain, qui bénéficie aux autres musées new-yorkais dont c'est le credo.

Le financement privé est déterminant pour la plupart des grands musées américains et le MoMA, notamment, a bénéficié de dons colossaux ces dernières années, en particulier les 100 millions de dollars apportés par le producteur David Geffen l'an dernier.

Pour Nina Buxenbaum, peintre et professeur d'arts à l'université de la ville de New York (CUNY), les difficultés du Met sont aussi liées à la baisse des dotations publiques ces dernières années.

Selon le New York Times, l'administration Trump pourrait supprimer le fonds national pour les arts (National Endowment for the Arts) afin de réaliser des économies budgétaires.