L'artiste dissident chinois Ai Weiwei, arrivé jeudi en Allemagne après avoir été privé de passeport pendant quatre ans, a indiqué dans un entretien publié mercredi qu'il comptait bien pouvoir rentrer en Chine.

«Ils m'ont promis que je pourrais revenir, ce qui est très important pour moi», a déclaré à propos des autorités chinoises Ai Weiwei au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, auquel il a accordé sa première longue entrevue depuis son arrivée en Allemagne.

Il a affirmé être «bien évidemment» sous surveillance de Pékin. «Ils surveillent exactement ce que je dis et ce que je fais», a dit l'artiste, âgé de 57 ans, «mais c'est très différent de par le passé, on peut maintenant parler un peu plus ouvertement avec ces gens».

Après quatre ans passés sans pouvoir sortir du pays, le plus célèbre des artistes contemporains chinois, critique féroce du régime communiste de son pays, s'est vu rendre son passeport de manière inattendue et est tout de suite parti pour l'Allemagne, où il a déjà exposé plusieurs fois et où réside son fils. Il a atterri jeudi à Munich.

Il y a subi des examens médicaux, et «le médecin n'a rien trouvé de suspect», a-t-il dit au Süddeutsche Zeitung.

Il est prévu qu'il se rende ensuite à Berlin, où une chaire de professeur lui a été offerte et où vivent sa femme et son fils.

Interrogé sur les conditions posées par les autorités chinoises à la restitution de son passeport, il a précisé qu'il n'y en avait «presque pas».

De manière générale, la confrontation avec Pékin semble avoir cédé la place à un climat plus apaisé. «Il y a une nouvelle base de confiance», a confirmé l'artiste. Il avait été accusé de fraude fiscale et détenu entre début avril et fin juin 2011, ce qui avait soulevé une vague d'indignation à travers le monde.