Une commission allemande, dite «force opérationnelle», chargée de faire la lumière sur la provenance d'oeuvres d'art volées par les nazis, et retrouvées par hasard chez un octogénaire, a annoncé vendredi avoir reçu plus de 200 demandes de restitution.

La dirigeante de cette «force opérationnelle», Ingeborg Berggreen-Merkel, a indiqué que son appel aux familles de victimes présumées de spoliations sous le 3e Reich avait suscité de nombreuses réponses.

«Nous examinons chaque cas individuel, les gens ont droit à cela», a-t-elle précisé à l'agence allemande DPA. «La diligence doit prévaloir sur la rapidité», a-t-elle ajouté.

Ce groupe de travail de 14 personnes a été mis en place il y a un an pour faire la lumière sur un «trésor» d'oeuvres d'art de Chagall à Matisse retrouvées chez le fils d'un collectionneur au passé trouble sous Hitler, Cornelius Gurlitt.

Quelque 500 de ces oeuvres découvertes dans l'appartement du vieillard décédé depuis à Munich (sud) pourraient avoir été volées à des juifs par les nazis.

Mme Berggreen-Merkel a précisé que ce groupe d'experts espérait avoir réalisé l'essentiel de son travail d'ici la fin 2015.

La «force opérationnelle» a commencé par concentrer son travail de recherches sur les requêtes déposées par des survivants de l'Holocauste, puis sur celles de descendants.

«Nous voulons donner des réponses aussi vite que possible à ces gens dont les familles ont tant souffert dans des conditions effroyables», a-t-elle martelé.

Cornelius Gurlitt est mort en mai et a désigné le Musée d'arts de Berne comme l'héritier de sa collection.

Ce dernier avait annoncé fin novembre qu'il acceptait cet héritage de plus de 1.500 oeuvres. Parmi elles, environ 500 dont l'origine est litigieuse, sont conservées dans un premier temps en Allemagne en attendant que la lumière soit faite sur leur provenance et une éventuelle restitution.