Un édifice vert a poussé en plein Quartier des spectacles. La Maison fontaine, véritable oasis d'eau et de verdure érigée sur l'esplanade Clark, a été conçue par un collectif d'architectes de Berlin en collaboration avec le Partenariat du Quartier des spectacles (PQDS).

«C'est notre plus gros projet au Canada en 10 ans, a fait savoir le directeur du Goethe Institut de Montréal, Manfred Stoffl. Notre ministère des Affaires étrangères y a investi plus de 70 000$.»

Le Goethe a produit cette installation éphémère posée sur le gravier à l'intersection des rues Sainte-Catherine et Clark. «Ce projet de renouvellement urbain sur l'esplanade Clark nous rappelle que cet espace se doit d'être utilisé», a souligné, pour sa part, le président du PQDS, Jacques Primeau.

Ouverte aux visiteurs de 11h à 23h tous les jours jusqu'au 26 octobre, la Maison fontaine s'inscrit également dans la programmation de la Biennale de Montréal.

Au cours des prochaines semaines, sept artistes ou collectifs québécois y interviendront avec des installations sonores et visuelles: Chantal Dumas, Cécile Martin, Magali Babin, Erin Sexton, Chris Salter, Gisèle Trudel et Stéphane Claude.

Maison verte

La structure haute de deux étages est fabriquée en bois. Elle comprend une terrasse et une douche intérieure. Les murs contiennent un terreau fertile qui permet l'éclosion de graminées à l'extérieur et de champignons à l'intérieur.

Même si la Maison fontaine, en soi, nous parle de l'importance de l'eau, son principal concepteur, Markus Bader, ne cherchait pas à transmettre un message particulier avec cette oeuvre toute «naturelle» installée au coeur du centre-ville.

«C'est une célébration de ce que l'on tient pour acquis, l'eau, mais la maison est surtout un lieu de rencontre, explique-t-il. C'est un espace dont le potentiel évoluera avec le temps. Nous souhaitons que les gens se l'approprient.»

Le collectif raumlaborberlin, dont M. Bader fait partie, se spécialise d'ailleurs dans la redéfinition d'espaces urbains jugés difficiles. Le groupe se voit comme un laboratoire d'intervention urbaine où l'architecture devient un outil de tous les possibles.

«Il nous apparaissait intéressant de travailler dans cet espace du Quartier des spectacles où les gens travaillent, étudient et viennent se divertir, dit-il. La maison devrait leur permettre de ralentir et de se reposer.»

L'édifice peut être facilement démonté. Le pin utilisé est aussi naturel que possible et pourrait «retourner pourrir dans la forêt sans causer de dommages», précise Markus Bader. Mais l'architecte berlinois souhaite plutôt lui trouver un usage prochain quelque part aux États-Unis.

Quatre conférences sur l'eau auront également lieu au cours des prochaines semaines autour de la Maison fontaine.

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