Comprenant quatre courts métrages immersifs, Polynôme est au programme du dôme de la Société des arts technologiques (SAT) jusqu'au 18 avril. Une compilation immersive plutôt inégale.

Adaptés à la Satosphère, la salle sphérique de la SAT, les quatre petits films de Polynôme totalisent 30 minutes de projection. Le programme est donc plutôt court. Pour un plaisir immersif plus consistant, il faudra donc attendre IX, le symposium international de la créativité immersive que la SAT organisera du 21 au 25 mai.

Le point commun des quatre oeuvres de Polynôme réside dans l'utilisation de séquences vidéo provenant de prises de vue réelles. Il était donc intéressant de voir comment les réalisateurs avaient décliné cette réalité dans un contexte immersif.

Pour ce programme spécifique, la SAT a choisi une disposition particulière des banquettes souples dans lesquelles les spectateurs peuvent s'avachir. Elles ont été placées parallèlement, comme dans un cinéma classique. On en comprend vite la raison quand commence le premier film, Envol, de Christian Morissette, Alexandre Lanthier et Maxime Lortie (Canada), avec l'image d'un rideau rouge qui s'ouvre, comme au théâtre, et un «plafond» fait de moulures à l'ancienne, ce qui donne à la Satosphère un aspect faussement carré.

C'est d'autant bien fait que les images qui suivent (extraites d'un film des frères Wright) se mettent à défiler tout autour de la salle comme si nous étions dans un espace carré qui soudain se met à croître vers le haut, comme une cage d'ascenseur. L'immersion est assez réussie et se poursuit quand la salle se transforme en cockpit d'un petit avion qui décolle et survole un paysage enneigé, puis Montréal et son Stade olympique. Les images glissent doucement à la vitesse de l'avion. Il ne faut pas avoir le mal de l'air car on a vraiment l'impression d'être à bord d'un avion. L'impression est telle que lors de la projection à laquelle nous avons assisté, les spectateurs ont applaudi quand l'avion a «atterri». Un bon film très réussi.

The Sublime, de Sandra Harnisch-Lacey (Royaume-Uni), était plus classique avec des images de deux jeunes s'adonnant au parkour (free-running), cette activité sportive urbaine mêlant danse et acrobatie et qui consiste à effectuer un parcours en sautant des obstacles et en faisant des figures artistiques. Un film dynamique mais pas inoubliable.

Plus surréaliste, BreakFAST, de Sönke Hahn (Allemagne), met en scène un personnage qui quitte son petit-déjeuner et enfourche sa bicyclette pour aller à une rencontre. Il pédale sans qu'on sache où il se rend. Les images d'animation combinant réel et virtuel donnent un peu le vertige, l'immersion étant alors plutôt inconfortable.

Enfin, Listen Carefully, de Sebastian Hilgetag et Marie Havemann (Allemagne), présente aussi une suite d'images assez rapide, comme pour un clip, et un propos assez décousu. Une femme dans un espace vide. Un coeur qui bat. Le tout avec une musique électronico-industrielle assourdissante. Pas vraiment trippant. On a hâte à IX...

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Jusqu'au 18 avril à la SAT, 1201, boulevard Saint-Laurent.