Pour la première fois, une rétrospective de l'oeuvre de l'artiste Frida Kahlo (1907-1954), icône du mouvement féministe, est proposée au public italien, entre le 20 mars et le 31 août, aux Écuries du Quirinale a annoncé le fameux musée romain.

Plus de 160 oeuvres de/et autour de la peintre mexicaine sont ainsi exposées retraçant son parcours artistique mais aussi sa vie de femme, entre peintures et dessins, entre réalisme et surréalisme, entre portraits et autoportraits, le tout sous la direction de l'historienne de l'art allemande Helga Prignitz-Poda.

«Les femmes italiennes auront le plaisir de découvrir Frida, elles pourront s'identifier à elle», s'enthousiasme cette grande spécialiste de la peinture mexicaine.

Parmi les tableaux présentés, figurent des peintures jamais exposées en Italie: le célèbre Autoportrait au collier d'épines (1940), emblème de cette rétrospective, ou encore son premier autoportrait réalisé à seulement 19 ans Autoportrait avec costume en velours (1926).

Issues aussi bien de collections publiques que privées, provenant du Mexique, des États-Unis et d'Europe, les oeuvres présentées s'articulent autour du thème de l'«autoreprésentation», réflexion centrale de sa démarche artistique.

«C'était une vraie acrobate de la peinture, capable de transformer sa propre image en représentation iconique», explique à l'AFP un des commissaires de l'exposition, le critique d'art italien Achille Bonito Olivo.

Les visiteurs pourront également découvrir d'exceptionnels portraits photographiques de l'icône mexicaine, réalisés par celui qui fut un temps son amant, le photographe Nickolas Muray, dont le fameux Frida Kahlo sur un banc blanc, New York (1939), devenu par la suite une célèbre couverture de la revue Vogue.

Parallèlement à la rétrospective, sobrement baptisée Frida Kahlo, les Écuries du Quirinale proposeront aussi toute une série de rencontres avec les spécialistes les plus reconnus de l'artiste originaire de Coyoacan (quartier de Mexico).

Le 26 mars, Helga Prignitz-Poda sera ainsi présente à Rome pour partager sa passion pour Frida avec le public italien. «Elle était l'expression de l'avant-garde artistique et de l'exubérance culturelle de son époque», explique-t-elle encore dans le catalogue.

«Frida était à l'intersection de tous les mouvements internationaux importants qui se croisèrent à Mexico à cette époque-là, du surréalisme au réalisme magique», poursuit la spécialiste allemande.

Soixante ans après le décès de Frida Kahlo, cette rétrospective inédite prend le relais de l'exposition que l'Orangerie consacrait à l'artiste jusqu'au 13 janvier dernier à Paris.

Pour plus d'informations: http://www.scuderiequirinale.it