Avec l'aide de huit experts, La Presse a sélectionné les 10 artistes visuels du Québec qui se démarquent le plus sur la scène de l'art contemporain, actuellement.

LA DÉMARCHE

Pour établir le top 10 de l'art contemporain québécois, La Presse a fait appel à des experts travaillant hors du marché de l'art, soit des conservateurs dans des musées, des responsables de collections privées, des professeurs d'université et des commissaires d'expositions. 

Chaque expert nous a remis son top 10. Les experts se sont engagés à ne pas se consulter afin que leur liste représente un vrai choix personnel.

Les artistes nommés devaient:

  1. Être québécois ou travailler principalement au Québec.
  2. Appartenir au domaine actuel des arts visuels et médiatiques.
  3. Jouir d'une certaine reconnaissance de la part de leurs pairs.
  4. Être reconnus pour l'originalité de leur démarche.
  5. Être éventuellement actifs sur la scène internationale.
Une fois les listes reçues, nous avons compilé les résultats en tenant compte du nombre de fois que les artistes étaient mentionnés. Puis, nous avons réuni les experts au Musée d'art contemporain de Montréal, le 22 janvier, afin de discuter des choix finaux. D'une liste préliminaire d'une vingtaine d'artistes est sorti ce top 10 que nous vous présentons aujourd'hui.

LES EXPERTS

Stéphane Aquin, conservateur de l'art contemporain au Musée des beaux-arts de Montréal

Louise Déry, commissaire et directrice de la Galerie de l'UQAM

Jo-Ann Kane, conservatrice de la collection de la Banque Nationale

Mark Lanctôt, conservateur au Musée d'art contemporain de Montréal

Frédéric Loury, directeur général et commissaire principal d'Art souterrain

Anne-Marie Ninacs, commissaire et professeure à l'École des arts visuels et médiatiques de l'UQAM

Marie-Justine Snider, conservatrice de la collection de la Caisse de dépôt et placement du Québec

John Zeppetelli, directeur général et conservateur en chef du Musée d'art contemporain de Montréal

Rafael Lozano-Hemmer: vedette à l'international, inconnu à Montréal

Rafael Lozano-Hemmer est passé près de devenir chimiste. Avec son bac en chimie de Concordia, il a même travaillé pendant un temps chez Borden Chemicals, à Laval. Mais pour devenir un chimiste vraiment créatif, il lui fallait des études plus poussées. Le Montréalais, né à Mexico et arrivé chez nous dans la vingtaine, n'en avait pas le temps ni l'envie. La chimie est sortie de sa vie en même temps qu'y sont entrés l'art et le multimédia. C'était il y a 20 ans.

Depuis, Rafael Lozano-Hemmer est devenu une star internationale du multimédia, un architecte de la lumière réputé pour la force et l'originalité de ses installations interactives.

Ses oeuvres ludiques et lumineuses, créées par ordinateur, ont été acquises par tous les grands musées canadiens, ainsi que par le MoMA de New York et le Tate de Londres. Il a fait des installations au square Trafalgar de Londres, à la Biennale de Venise, au tunnel de Park Avenue à New York, au château de Habsbourg, en Autriche, et aux Jeux olympiques de Vancouver.

Et pourtant, à Montréal, où il vit, crée, gère un studio de 10 employés et élève sa petite famille, c'est un pur inconnu. Dans le milieu des arts montréalais, bien sûr, il est respecté et admiré.

Tous se souviennent encore d'Intersection articulée, son installation à la place des Festivals, créée avec 

18 projecteurs géants de 10 000 watts chacun, les mêmes utilisés par les militaires pour détecter les avions. Grâce à lui, des milliers de Montréalais ont pu manipuler les projecteurs et sculpter la lumière à l'automne 2011, mais sans savoir qui était l'auteur de ce magnifique jeu lumineux.

Pour ma part, je n'avais jamais croisé le célèbre inconnu du multimédia avant d'aller cogner à la porte de son studio du boulevard Saint-Laurent, il y a quelques semaines. Une jeune assistante m'a ouvert et m'a précédée dans un impossible capharnaüm où se succèdent, dans le désordre le plus complet, des rangées d'étagères bourrées de fils électriques, de boulons, de pistons, de prises et de connexions d'ordinateur.

Ici et là, des architectes, ingénieurs et informaticiens étaient assis à leurs postes de travail, absorbés par la réalisation à la mitaine d'un des nombreux projets du studio.

Quant au patron, il était debout au milieu du champ de bataille de son bureau, gesticulant et hurlant au téléphone. Pas de doute possible, me suis-je dit, cet homme a du sang latin. Car, en même temps qu'il hurlait, le grand brun frisé et pas très basané rigolait et faisait des blagues.

À quelques reprises, j'ai entendu le mot «censure», un mot que l'artiste de 46 ans refuse avec la dernière énergie, préférant perdre des montagnes d'argent plutôt que de soumettre ses oeuvres à une autorité morale quelconque.

L'été dernier, par exemple, pour son projet Voice T/unnel dans le tunnel de Park Avenue, à New York, l'artiste s'est opposé âprement à la volonté des autorités policières d'encadrer les messages enregistrés des visiteurs qui résonnaient dans le tunnel. Des questions de sécurité publique l'ont finalement fait fléchir. Il a accepté que les mots «feu» et «bombe» soient automatiquement effacés si jamais un spectateur les prononçait dans les micros mis à sa disposition.

Lozano-Hemmer se montre tout aussi inflexible face à la publicité. «Je n'ai aucun problème avec le fait de vendre mes oeuvres à des entreprises ou à des milliardaires de la finance ou de l'immobilier. Ces ventes m'aident à préserver mon indépendance et à faire vivre mon équipe, mais ne me demandez pas de transformer une oeuvre en support publicitaire, ça non!»

Rafael fait allusion au projet de BMW, qui voulait présenter l'installation Body Moves au salon de l'auto de Francfort, il y a deux ans. Le hic, c'est que BMW proposait d'intégrer au théâtre d'ombres de Lozano-Hemmer un défilé de Mini Cooper toutes les cinq minutes. L'artiste a refusé catégoriquement.

«J'ai perdu des tonnes d'argent, mais il en allait de ma légitimité en tant qu'artiste. Et ça, ce n'était pas négociable.»

Je lui demande si son éducation catholique a un quelconque rapport avec son refus de négocier avec les marchands du temple. Il éclate de rire: «J'ai été élevé entre les bonnes soeurs et les travestis. Alors, pour mon éducation catholique, il faudra repasser. Le catholicisme fait partie de ma culture et de mon passé, mais pas de ma religion puisque je suis athée.»

De Madrid à Montréal

Né à Mexico en 1967, Rafael est le fils de deux propriétaires de clubs, dont le tout premier club de travestis du Mexique. Il affirme volontiers que ses parents étaient des fous qui, lors de leur séparation, se sont livré une âpre guerre par clubs interposés.

À l'âge de 13 ans, il déménage à Madrid avec sa mère qui vient de se remarier. Puis à 20 ans, il quitte l'Espagne pour le Canada, où il étudie la chimie, d'abord à Victoria, en Colombie-Britannique, puis à l'Université Concordia, à Montréal. C'est là qu'il rencontre la future mère de ses trois enfants, la chorégraphe Susan Ramsay Kovacs.

Happé par le monde des arts, Rafael abandonne la chimie, tâte de la performance, du théâtre technologique et fonde la troupe PoMo CoMo, qui fera long feu.

Puis, au tournant des années 90, l'artiste repart vivre à Madrid avec sa femme. Ils y resteront une quinzaine d'années jusqu'à ce que l'arrivée de leur premier enfant les ramène à Montréal, en 2003. Ces années, entre Madrid et Montréal, seront des années charnières où Lozano-Hemmer se mettra au monde comme artiste, traçant la voie de ce qu'il nomme l'architecture relationnelle, une forme d'interactivité qui permet au spectateur de dialoguer avec la technologie, en somme.

Entre 1992 et 2013, l'artiste signera pas moins de 72 installations un peu partout dans le monde. Pourtant, c'est à Montréal qu'il choisit de vivre.

«Franchement, je ne vois pas de meilleur endroit au monde que Montréal pour le type de création que je fais. D'abord, malgré l'hiver, Montréal reste une ville latine et pour moi, c'est primordial. Et puis, Montréal a tout ce qu'il faut: des ingénieurs et des informaticiens créatifs et compétents, des logiciels et la technologie de pointe et de l'aide des gouvernements.

«Tout ce qui manque à Montréal, en arts visuels, c'est le public. Il n'y a pas assez de collectionneurs ni de galeries. Quant au grand public, on dirait qu'il a d'autres priorités que les arts visuels. C'est en train de changer, mais il reste encore beaucoup de sommets à conquérir.»

Établi à Montréal, où il n'expose pas souvent, Rafael Lozano-Hemmer aura bientôt sa revanche. À partir d'aujourd'hui, il présente l'installation Dernier souffle au Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) dans une exposition croisée, organisée conjointement par le MBAM et le Musée d'art contemporain.

Puis, en juin, le public pourra découvrir une autre facette de l'artiste au Musée d'art contemporain, à travers l'installation biométrique Pulse Room, faite de centaines d'ampoules s'allumant et s'éteignant au rythme des battements du coeur.

Avec ces expos, Rafael Lozano-Hemmer risque enfin de voir un peu de la lumière qu'il sème partout rejaillir sur lui. Ce ne serait pas trop tôt.

- Nathalie Petrowski

Photo André Pichette, La Presse

Photo Marco Campanozzi, La Presse

L'oeuvre Intersection articulée de Rafael Lozano-Hemmer a illuminé la place des Festivals en 2011.

Valérie Blass: créatrice de mondes

Depuis plusieurs années, Valérie Blass est l'étoile montante de l'art contemporain québécois. La qualité et l'originalité de ses sculptures présentées au Musée d'art contemporain de Montréal, en 2008 et 2012, à New York, Berlin et Istanbul, l'an dernier, et à la galerie montréalaise Parisian Laundry en ce début d'année soulèvent l'enthousiasme. Tout ce qui manque à cette créatrice de mondes, c'est un appui financier... et un exil pour donner à sa carrière une dimension planétaire.

Valérie Blass a étudié à l'UQAM dans les années 90, à la même époque et au même endroit que les David Altmejd, Pascal Grandmaison, Michel de Broin ou Raphaëlle de Groot qui font partie de ce top 10.

Elle s'est rapidement fait remarquer: prix du département des arts de l'UQAM, prix Hubert-Rousseau, participation aux activités du collectif pionnier des arts numériques, puis au groupe UDO (Unité d'occupation) formé d'artistes tels que Massimo Guerrera ou Chloé Lefebvre qui se réunissent lors de soirées et de performances au cours desquelles la société de consommation passe au bat !

«C'était performatif, dit Valérie Blass. Parfois, ce n'était même pas visible pour le public.»

Sorte de laboratoire multidisciplinaire, UDO présente le Salon de l'agglomérat en 1999 à la galerie Clark, puis Valérie Blass vole de ses propres ailes. Décrite alors comme une sculptrice iconoclaste par le critique Bernard Lamarche, elle casse les moules du passé pour créer de nouveaux mondes.

«À l'époque, tous les artistes faisaient de l'installation, de la vidéo, de l'art conceptuel ou formaliste. Moi, je faisais des sculptures sur des socles! Ça n'avait pas trop de succès... Je montais des expositions dans des centres d'artistes. On n'avait même pas voulu de moi à Chicoutimi. C'était «professionnel«, mais pas assez d'avant-garde!»

La montée en puissance de David Altmejd sur le marché de l'art lui a ouvert des portes, croit-elle. «Son succès international, avec un type d'esthétique qui ressemble un peu au mien, a beaucoup aidé, dit-elle. Mais Jeanie Riddle (directrice de la galerie montréalaise Parisian Laundry) avait, elle, tout de suite trouvé que ce que je faisais était bon! D'ailleurs, les premiers qui m'ont appuyée sont plutôt des anglophones.»

Un encan au Centre Clark, au début des années 2000, est lié à son intégration à la Parisian Laundry.

«C'était ma fête, raconte-t-elle. J'étais membre du Centre Clark et je leur avais donné un tableau pour l'encan, mais il n'avait pas trouvé preneur... À la fin, pour les invendus, ma pièce est soudain montée jusqu'à 450$. C'est la galerie Parisian Laundry qui l'a achetée. La fille m'a dit que la Parisian aimait mon travail, qu'elle était venue juste pour acheter mon oeuvre et que la galerie voulait m'exposer! Quand il n'y a rien qui t'arrive dans la vie, ça fait plaisir!»

En quête de «highs»

Valérie Blass, chef d'une famille monoparentale de deux enfants, expose quelques années plus tard à la galerie B-312. Puis, de 2006 à 2009, la Fonderie Darling lui donne un sérieux coup de main en mettant à sa disposition un atelier «pas très cher et les conditions pour faire du bon travail», dit-elle.

S'enchaîne un premier solo de sculptures à la Parisian Laundry, en 2008, où elle fait sensation. Puis, c'est la triennale du Musée d'art contemporain (MAC) la même année avec son Étant donné, le Loris perché sur son socle néo-classique, une de ses sculptures fantastiques et fascinantes qui la mèneront à présenter un solo au même musée quatre ans plus tard.

En 2012, les choses s'accélèrent. Le Public Art Fund de New York lui commande une oeuvre. Elle participe à l'exposition Oh, Canada organisée par le MASS MoCA. En 2013, elle fait partie d'une expo collective à Berlin, d'une foire internationale à Istanbul et réalise son premier solo new-yorkais « at The Hole », avec deux articles en prime dans le New York Times et le NY Art Beat.

Comment entrevoit-elle son avenir?

«J'espère ne pas me répéter ni devenir plate, lance-t-elle en riant. Je veux continuer d'être une artiste qui a de l'imagination et des idées. Je pense que c'est là que sont mes qualités. J'aime vraiment faire un saut vers l'inconnu. Je cherche toujours de nouveaux «highs «. Mais il faudrait que je trouve aussi un peu d'équilibre, être plus confortable.»

Valérie Blass sortira (elle aussi) bientôt du Québec pour aller produire ailleurs. Elle songe à s'établir à Los Angeles. «Parisian fait beaucoup d'efforts, mais je pense qu'il faudrait que je déménage dans une autre ville pendant un certain temps, avance-t-elle. Quand tu es à Montréal, tu n'existes pas. Le réseau international ne passe pas ici, même s'il y a plein de bons artistes. Je veux juste avoir plus de monde à qui montrer mon travail.»

- Éric Clément

Photo fournie par le MBAM

She Was a Big Success, 2009. Cette sculpture est emblématique de l'oeuvre de Valérie Bass.

Nicolas Baier: métier essentiel

Nicolas Baier ne cherche pas les feux de la rampe. «Le culte de la personnalité me pue au nez», dit-il. Mais quand on lui parle de travail, de technique, de photo et d'installation, là, il devient imparable.

Il dit pratiquer un métier essentiel qui répond à un besoin essentiel. «Quand on s'étonne des subventions aux artistes, je dis aux gens: OK, d'abord, fini la musique, la télé, les livres, les films... Et là, ils comprennent.»

L'artiste de 46 ans est plongé dans la réalisation d'une oeuvre d'art public pour le Centre universitaire de santé McGill et prépare sa prochaine exposition individuelle à la galerie Division.

- Mario Cloutier

Photo Olivier Pontbriand, archives La Presse

L'oeuvre Autoportrait a été conçu en 2012 pour les 50 ans de la Place Ville-Marie.

Pascal Grandmaison: honoré

« Je suis honoré d'être choisi dans le top 10 de La Presse. Bien des artistes pourraient y figurer tant il y a de la diversité et de la qualité en art contemporain au Québec ! »

De plus en plus reconnu sur la scène internationale, l'artiste montréalais de 38 ans présentera son film Soleil différé au Palais de Tokyo, à Paris, du 24 février au 2 mars. L'été prochain, il exposera à Édimbourg et aura un solo en septembre à Bordeaux. Au Québec, son film La main du rêve est présenté jusqu'au 27 avril au Musée de Joliette.

- Éric Clément

Photo Marco Campanozzi, archives La Presse

Second regard 5, 2013. Cette oeuvre fait partie d'une série de photographie de Cacahuamilpa, près de Taxco, au Mexique.

Nadia Myre: l'engagement

« Tout influence tout », croit Nadia Myre. Pratiquant un art de l'engagement, l'artiste montréalaise de 40 ans estime que la reconnaissance du public, des pairs ou des médias « fait vivre le milieu des arts visuels ».

Finaliste au prix Waterhouse 2013, la jeune femme prépare un projet multimédia issu de sa série Cicatrice (Scar), qui sera présenté à l'automne chez Oboro. Elle participera également à un festival de la francophonie au Sénégal. « Ça va me permettre de sortir de mon image de l'artiste amérindienne », fait-elle en riant.

Ses oeuvres ont déjà été présentées sur quatre continents.

- Mario Cloutier

Photo fournie par l'artiste

Nadia Myre, History in Two Parts, 2000

Raphaëlle de Groot: l'après-Biennale

« Ce top 10 est une belle reconnaissance ! Ces listes permettent de voir certaines des voix qui se démarquent à un moment précis selon un groupe de personnes du milieu. Les deux dernières années ont été importantes pour moi. Au-delà de l'attention qu'a reçue mon travail, j'ai surtout pris conscience de la force de mon engagement envers ma pratique artistique. »

Remarquée pour sa performance l'an dernier à la Biennale de Venise, la lauréate du prix Sobey 2012 prépare une expo solo en Alberta l'automne prochain. Elle exposera ensuite en Ontario puis à Québec en 2016.

- Éric Clément

Photo fournie par la Galerie de l'UQAM

Performance de Raphaëlle de Groot à la Biennale de Venise, en 2013.

Michel de Broin: la poésie de l'objet

Michel de Broin accueille cette nomination parmi le top 10 québécois avec un grain de sel. « L'important, dit-il, ce n'est pas tant la figure de l'artiste que l'enthousiasme envers ce qui se passe en art contemporain. Il s'y fait une réflexion qui n'existe pas ailleurs. »

Les choses avancent rondement pour le lauréat du prix Sobey en 2007. L'installation de 20 m qu'il a produite pour le Reichstag à Berlin sera installée l'été prochain. Il travaille sur une autre sculpture monumentale - de 24 m - qui sera exposée à Calgary.

- Mario Cloutier

Photo fournie par le Musée d'art contemporain du Val-de-Marne

Michel de Broin, Black Whole Conference, 2006

David Altmejd: attirant et repoussant

Né à Montréal en 1974, le sculpteur David Altmejd a décidé de s'établir à New York, après avoir terminé sa maîtrise à l'Université Columbia, au tournant des années 2000. Le musée Guggenheim possède d'ailleurs, dans sa collection permanente, l'une de ses installations (The University 2).

Jusqu'au 8 mars, le sculpteur présente une exposition à la galerie newyorkaise Andrea Rosen. Juices est un peu la somme de la mythologie d'Altmejd. À l'intérieur d'un immense cube de plexiglas, on retrouve ses têtes de loups-garous, ses membres d'animaux et ses fruits en résine. Toujours magnifié par ses miroirs brisés. Un univers à la fois attirant et repoussant. À voir.

- Jean Siag

Photo fournie par la Galerie Andrea Rosen

David Altmejd dans son atelier, en 2007.

Patrick Bernatchez: autodidacte

« C'est flatteur de se retrouver dans une telle liste, mais dans deux ans, peut-être que je serai dans le top moins 50 ! » Autodidacte de 41 ans, Patrick Bernatchez est parti à Berlin dans les années 2000. Il a alors démarré son cycle Chrysalides constitué de peintures, d'illustrations, de films, d'oeuvres audio et de sculptures.

Remarqué à la Biennale de Montréal en 2008, il travaille actuellement sur son projet Lost in Time qui comprend des pièces sonores et de la musique. Il en présentera une partie à Bruxelles en avril et sera au Luxembourg à l'automne.

Le Musée d'art contemporain lui réserve un solo en septembre 2015.

- Éric Clément

Photo Toni Hafkenscheid, fournie par Diaz Contemporary Toronto

À la recherche du jour d'après, 2012. Cette oeuvre fait partie du projet Lost In Time que Patrick Bernatchez développe depuis plusieurs années.

Jon Rafman: objecteur de subconscience

Jon Rafman était très heureux d'apprendre qu'il avait été choisi parmi les artistes québécois de l'heure. «Ma mère va être super contente!», de s'exclamer celui qui passe le plus clair de son temps entre New York, Montréal et ses valises.

Il est parmi les plus importants maîtres actuels ès arts médiatiques. Cet ancien étudiant en philosophie manie le virtuel et la vidéo afin de poser un regard critique sur le monde. En moins de cinq ans, le Montréalais s'est fait une niche dans les plus grandes villes de l'art contemporain, New York, Berlin et Londres. Son site est à voir: jonrafman.com.

- Mario Cloutier

Photo fournie par l'artiste

9 Eyes, oeuvre en cours. Jon Rafman y isole des images prise sur Google qui «parlent» de solitude, d'insolite, de violence et de mélancolie.