Montréal frappe un grand coup à Paris. L'exposition de notre Musée des beaux-arts sur le designer Jean Paul Gaultier sera reprise dans la capitale française dans un peu plus d'un an. Ce sera la dixième étape pour ce succès sans précédent du MBAM, qui a attiré jusqu'ici plus d'un million de visiteurs dans le monde.

La directrice du Musée des beaux-arts de Montréal, Nathalie Bondil, et son commissaire Thierry Loriot jubilaient hier à Paris.Et pour cause, ils venaient d'annoncer aux Parisiens que leur exposition La planète mode de Jean Paul Gaultier. De la rue aux étoiles occupera les Galeries nationales du Grand Palais du 1er avril au 3 août 2015.

«Présenter Jean Paul Gaultier dans le haut lieu de la haute couture mondiale, faut le faire! s'est exclamée Nathalie Bondil en entrevue téléphonique. Nous sommes très heureux.»

Cette annonce représente une grande réussite pour le Musée, Montréal et le Québec, souligne Mme Bondil.

«Les journalistes français ont été agréablement surpris aujourd'hui, ajoute M. Loriot. Pour eux, c'est le retour de l'enfant terrible. Il y a souvent des expos de mode à Paris, mais Gaultier, c'est une première.»

Créée en 2011 par le MBAM, l'exposition en sera, à Paris, à la dixième étape d'une tournée mondiale qui l'aura conduite à San Francisco, Rotterdam, Madrid et Londres, notamment. Plus d'un million de visiteurs l'ont déjà vue.

«C'est la consécration du talent québécois qui a produit l'exposition, estime Thierry Loriot. Je pense à Denis Marleau et Stéphanie Jasmin, par exemple, la coiffeuse, les photographes, les mannequins, qui auront tous une belle visibilité à Paris.»

140 artefacts

À l'aide de croquis, archives, costumes, extraits de films, concerts et vidéoclips, l'exposition multimédia dévoile des pièces inédites de Gaultier créées entre 1970 et 2013. Comme le designer français, elle continue d'évoluer au fil des villes visitées.

«On l'adapte partout où l'on va, précise M. Loriot. C'est ce qu'il y a de plus intéressant. À Londres, nous verrons les influences qu'ont été Boy George, Kate Moss et Annie Lennox sur Jean Paul Gaultier. À Paris, les muses seront Arletty, Deneuve, Pigalle et les monuments emblématiques, comme la tour Eiffel.»

Le commissaire rappelle que la force de la présentation montréalaise, en accord avec Jean Paul Gaultier, a été, dès le départ, de créer une installation contemporaine sur la vision du designer, et non de suivre une chronologie classique.

Par communiqué, Jean Paul Gaultier a lui aussi fait part de sa joie hier. «Dans mes rêves les plus fous, je n'aurais pu imaginer cette belle aventure qui parcourt la planète.»

Grand Palais

Il va sans dire que la présentation de l'exposition Gaultier dans un monument historique comme le Grand Palais de Paris, avec ses quelque 72 000 mètres carrés de surface, constitue en soi un exploit pour le MBAM.

«On ne pouvait rêver mieux, avoue Thierry Loriot. Cette aventure se poursuivra dans cet endroit unique. C'est formidable.»

Les négociations pour présenter La planète mode de Jean Paul Gaultier. De la rue aux étoiles à Paris étaient en cours depuis un bon moment déjà.

«En fait, le directeur du Grand Palais, Jean-Paul Cluzel, avait vu et beaucoup aimé l'expo à San Francisco, l'an dernier. Ce n'était qu'une question de temps.»

Et le voyage ne s'arrêtera pas à Paris. D'autres villes recevront à leur tour la production montréalaise. Leurs noms seront bientôt dévoilés.