Le téléphone ne dérougit pas au Registre des oeuvres d'art perdues, à Londres, depuis l'annonce de la découverte, dans un appartement de Munich, en Allemagne, de quelque 1400 oeuvres qui auraient été confisquées par les nazis.

Le président de l'organisation, Julian Radcliffe, a soutenu mercredi que les gens ne cessaient de les appeler pour leur demander d'agir dans le dossier. Selon lui, il s'agit de la «plus grosse saisie d'oeuvres d'art entreposées illégalement» depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Des toiles jusqu'ici inconnues d'Henri Matisse, de Marc Chagall et d'Otto Dix ont notamment été retrouvées, en plus d'autres tableaux et esquisses dont certains signés par Pablo Picasso, entre autres.

«Les gens qui se sont enregistrés chez nous appellent et nous disent : "Vous êtes sur le cas, n'est-ce pas?"», a-t-il expliqué.

Le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert, a de son côté indiqué, mercredi, que le gouvernement de la chancelière Angela Merkel favorisait la publication d'informations sur les «oeuvres d'art qui pourraient avoir été confisquées à des gens persécutés par les nazis». Il a toutefois refusé de préciser si un échéancier avait été établi en ce sens.

La saisie remonte au début de 2012, et les autorités allemandes refusent de publier une liste même partielle des oeuvres en raison de l'enquête qui a toujours cours dans ce dossier. Selon des médias allemands, l'opération se serait déroulée dans l'appartement de Cornelius Gurlitt, un homme de 80 ans dont le père, Hildebrand, était marchand d'art pour le régime nazi dans les années 1930.

Les familles des victimes de la Shoah doivent donc contacter eux-mêmes les procureurs bavarois pour faire leur requête à propos d'oeuvres précises, tandis que d'autres se sont tournées vers le Registre des oeuvres d'art perdues.

L'organisation londonienne détient une base de données de plusieurs centaines de milliers d'oeuvres perdues ou volées, et son équipe a le mandat de retrouver leur propriétaire légitime. Les experts en histoire de l'art et conseillers juridiques du registre s'affairent, depuis l'annonce de la découverte de ces oeuvres, à réviser leur propre liste d'objets avec ceux retrouvés à Munich.

Selon M. Radcliffe, une oeuvre concordant sur ces deux listes a déjà été identifiée. Il a toutefois refusé de préciser laquelle.