Les concepteurs Félix Dagenais et Louis-Xavier Gagnon-Lebrun, d'Atomic 3, lancent ce jeudi soir l'installation Iceberg sur la place des Festivals. Les passants pourront interagir avec de grandes structures lumineuses en aluminium qui vont embellir le Quartier des spectacles jusqu'au 3 février.

La nuit tombée, vous passez sous des barres d'aluminium formant un long tunnel. Un son strident triture votre tympan. Vous entendez aussi des bruits de craquement. Une lumière bleue sortant des barres rougit quand votre présence est captée. L'installation Iceberg de la firme Atomic 3 est toute une expérience. Avec la neige, elle devrait conférer bien de la magie à la place des Festivals cet hiver.

Atomic 3 avait déjà été sélectionnée l'an dernier dans le cadre de l'événement Luminothérapie avec son installation Éclats de verre sur la place Émilie-Gamelin. Cette année, la firme propose de suivre la vie d'un iceberg de sa naissance à sa dissolution avec des structures en aluminium de différentes tailles qui symbolisent les différents volumes de l'iceberg qui dérive de l'Arctique jusqu'à Terre-Neuve.

«On voulait imposer l'idée de l'hiver, dit Félix Dagenais, metteur en scène et coconcepteur d'Iceberg. On est parti de l'idée de la neige et de la glace. On a appris que les icebergs émettent des sons à cause de l'eau qui s'insère en eux dans des crevasses. Cette idée poétique nous a inspirés pour faire résonner les icebergs comme des tuyaux d'orgue.»

Sur la place des Festivals, le parcours débute du côté du boulevard de Maisonneuve pour se rendre jusqu'à la rue Sainte-Catherine et sur l'esplanade de la Place des Arts.

On part d'un gros «iceberg» d'aluminium coupé au laser qui réfléchit la lumière un peu comme la glace. Plus on avance, plus l'iceberg rapetisse pour ne plus être que quelques fragments dispersés près du Musée d'art contemporain.

Quatre étapes de vie, quatre ambiances sonores réalisées par Jean-Sébastien Côté, quatre formes différentes et quatre expériences lumineuses et interactives que l'on doit notamment à Philippe Jean.

«Chaque iceberg a son propre langage, dit Félix Dagenais, qui a travaillé pendant plus de dix ans avec Robert Lepage. Plus il y a de gens qui passent à l'intérieur de l'iceberg, plus le son devient musical et humain.»

L'iceberg qui craque et qui fond, c'est évidemment une réalité du réchauffement climatique et des changements qu'endure la Terre à cause des activités humaines. Mais Iceberg est plus une suggestion à réfléchir qu'un jugement.

«Les icebergs sont les baromètres du climat mondial, dit Félix Dagenais. On veut susciter une réflexion avec bien sûr un point de vue éditorial.» «Mais c'est sans donner de morale ou de point de vue direct», ajoute le concepteur lumière Louis-Xavier Gagnon Lebrun.

Les deux concepteurs ont déjà beaucoup travaillé dans le milieu théâtral, notamment chez Ex Machina. Ils apprécient l'approche d'Iceberg qui permet d'amalgamer théâtre et arts visuels.

«Ce sont des expériences enrichissantes qui transforment les lieux», dit Félix Dagenais. «On a hâte de voir comment Iceberg va se marier avec  l'autre projet de luminothérapie» (de Pascal Grandmaison et Antoine Bédard), ajoute Louis-Xavier Gagnon-Lebrun.

Photo: fournie par le Partenariat du Quartier des spectacles